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    Je leva la tête pour humer l'air de mon pays. Enfin. J'étais chez moi. J'étais de retour à Saminge. C'était ma terre, mon pays, mon air... Si seulement cette senteur de lilas pouvait disparaître. J'ouvris les yeux. Même du haut de l’arbre de la plus haute terrasse de mon jardin je sentais et voyais le dôme d'un bleu violacé. Il emprisonnait mon école et mes amis. Les premières étoiles commençaient à scintiller dans le ciel teinté d'ocre. Nous étions arriver vers midi, et ma mère avait insisté pour que nous nous reposions et que nous attendions la nuit pour passer le champ de force Drak et entrer dans l'école. Casey, Logan et Nout avaient découvert les figurines de terre vivante qui nous remplaçaient dans nos activités. Orion était encore avec Kristall, Cristal et Crystal.

    - Qu'il y reste, marmonnais-je entre mes dents.

    Le ciel devint entièrement noir. Un peu en contrebas, j'entendis ma mère, Casey et Hyna approcher. Je sautai de l'arbre et descendis par les escaliers en pierres. J’eus un choc en les voyants. Ma mère avait cousu de longues tuniques noires pour nous camouflés. Hyna, Casey et elle avaient fière allure emmitouflée dedans. On aurait dit de vrais Draks. Nout nous rejoignis, suivis de Peter, Juliette et Diane. Logan et Abigail apparurent après. Mes parents leur avaient permis de venir car ils faisaient partis de ce voyage. Nous commençâmes à avancer dans les rues noires et vides, chose étonnante pour cette saison. Comme si les gens prévoyaient le combat à venir. L’air était lourd et chaud.

    "Les touristes reviendront." me transmis Juliette. "Nous ne sommes qu'en début mai."

    C'était vrai. Mais je ne pensais pas au touristes. Les gens du village étaient tous chez eux... Nous passâmes devant la maison des jumeaux, Ron et August. Puis, devant la route des bars, comme nous nous plaisions à l’appeler. Nous traversâmes la rue, passâmes devant la bibliothèque et la maison d’Aglaé et nous nous arrêtâmes. Ma mère nous fis signe de passer derrière les hôtels de cette rues. Nous traversâmes plusieurs jardins avant d'arriver devant le portail du collège. Derrière lui, le champ de force luisait en une force mortelle et invisible aux yeux des autres. Nous sautâmes par dessus le grillage. Casey et Hyna posèrent leurs mains sur mon dos et passèrent avec moi. Je repassai le champ de force et fit signe aux autres de me toucher. Tous passèrent en ayant leur peau à mon contact, ce qui faisait légèrement trembler le champ de force. Une fois que nous fûmes tous dedans, je poussai un soupire de soulagement. Toujours sans parler, nous traversâmes la cour de récréation. Toutes les fenêtres avaient été barricadées, comme les portes. Nous entrâmes dans les casiers, et nous retrouvâmes face à la porte menant aux étages supérieurs barricader. Une rapide inspection télépathique dans l'esprit du garde endormis m'informa sur la nature du mot de passe.

    - 52679Quintessence ... murmurais-je.

    La porte s'ouvrit alors toute seule. Et Quentin était là, endormi à même le sol avec Eric. Je supposai qu'ils devaient monter la garde. Ma mère le prit en pitié et lui posa sa cape sur les épaules. Casey et Peter refermèrent doucement la porte tandis que nous commençâmes à monter. Logan et Peter restèrent faire le guet. Je suivi Casey qui nous guidait vers les appartements des professeurs. Nous réussîmes à ouvrir la porte. A partir de là, ce fus maman qui nous guida. Enfin, elle s'arrêta devant une porte et toqua. Une fois. Deux fois. Trois fois. Enfin, la porte s’ouvrit sur une Mme Laure toute ébouriffée mais l'air inquiet.

    - Oui Maria ? Qui-a-il... ?

    Ses paroles moururent quand elle reconnu ma mère, puis Casey, Hyna, Nout et les autres. Elle baissa son regard vers moi, et je lui souris.

    - Une Perdet. Bonne idée, commenta-elle avant de nous laisser entrer sans un mot.

    ***

    L'appartement de Mme Laure était plus spacieux que je ne l'imaginais. Il occupait tous l'étage au dessus des salles de cours. Celui de M. Côme était un étage plus haut et en avait plus. Dans le salon, presque tous les profs tournaient comme des lions en cage. La table basse avait été nettoyée de tous livres qui traînaient dessus. M. Côme, Mme Estelle, Mme Anne, M. Pierre et Casey étaient penché sur une carte du collège et de ses alentours. Ma mère les aidait en leurs montrant les zones les moins protéger du champ de force, qu'elle avait visité lors de notre absence. L'atmosphère était tendue. Nous avions raconté notre aventure, et tous étaient déçus par la Troisième Maison. Il devait être aux environ de deux heures du matin, et la bataille se préparait. Pour ne pas réveiller leur classe respective, Nout, Peter, Diane, Juliette et Abigail étaient allés se coucher dans une salle de l'appartement de Mme Laure, accompagné de Logan. Mme Sandra et Mme Delphine étaient allés prévenir Maria, M. Adam et Gaëlle, qui étaient de garde de nuit. Les professeurs préparaient leurs forces pour la bataille à venir contre les Drak. Ce qui me fit de nouveau songer que le temps où nous trouvions certains profs et leurs cours monotones était depuis longtemps passé. Enfin, vers l'aube, nous avions mis au point un plan de bataille. C'était dimanche, donc les élèves de primaire ne seraient pas à l'école. C'était déjà ça. Pour le reste... Avec la permission de M. Côme, je me dirigeai vers la salle quatre. Les couloirs étaient vides. Enfin, j'entendais les pas réguliers du garde de nuit, qui devait être Maria, vers la salle de musique. Je sautai sur la poignée de porte de la salle d'histoire-géo, et elle s'ouvrit sans bruit. Je ne pu la refermer. Je me dirigeai vers le bureau en évitant les lits. Je souris. Une part de moi voulais ménager mon entré. Je sautai sur le bureau et buta contre deux oreillers. Le mien et celui d'Orion. Ils ne les avaient pas utilisés pour quelqu'un d'autre. Je remontai les stores qui maintenaient la salle dans l’obscurité, dévoilant les chaudes couleurs de l'aurore. Plusieurs fille gémirent et d'autre ouvrir les yeux. Parmi elles, Aglaé, Eléanor et Gloria. 

    - Salut les filles, fit-je d'une voix douce, pas trop brusque.

    Aglaé poussa un cri qui acheva de réveiller les autres et alla se jeter sur moi.

    - Isis ! Isis ! Tu es là !

    Elle me prit dans ses bras et me fis tournoyer dans les airs. Eléanor arriva et me caressa le dos. S'en suivit un long festival d'embrassade. Toute me demandaient ce qui s'était passé, où étaient les autres, quelle était la réponse de la Troisième Maison... Sauf une. Je fis taire les filles d'un mouvement de queue et me tournai vers Mary.

    - Ton frère est sain et sauf, si tu te pose la question. Il doit encore dormir.

    Mary hocha la tête.

    - J'en étais sûre. Ce ne sont pas les Draks qui l’arrêteront.

    Et elle s’effaça dans le fond du dortoir/classe. Je sentais qu'il y avait un sous-entendu dans ce qu'elle avait dit, mais je ne parvenais pas à savoir quoi. Je m'éclaircis la voix.

    - Je crois qu'on vous attend en salle d'étude pour tout vous racontez. Lavez-vous, habillez-vous, réveillez-vous, vous en aurez besoin pour la suite. 

    Je les laissai s'habiller, et me dirigea vers la salle 3, celle de math. Je sautai également sur la poignée, et trouva plus de gens réveillez qu’à côté. Victor poussa un petit cri surpris en voyant la porte s'ouvrir. C'était sa spécialité, les petit cri surpris et pas virils pour deux sous. Je souris : je l'adorais, ce mec.

    - Vous aviez dis sept heures ! commença-il avant de se rendre compte à qui il parlait.

    - Isis ! s'exclama Swen. Que fais-tu là ? 

    Les autres garçons émergèrent longtemps. Il y eu moins de questions de ce côté. 

    - Rendez vous à la salle d'étude une fois douché, habillé et réveiller. Je vous laisse. 

    Et je sortis les laissant tout surpris. Casey devait aller prévenir les 3ème, Diane les 4ème et Hyna les 6ème. Abigail et Logan avaient eu le droit de dormir un peu plus, vus que c'étaient les plus jeunes. Je me dirigeai vers la salle d'étude. Les couloirs auparavant vides commençaient à s'animer. Je descendis l'escalier et pénétra dans la salle d'étude, remplie de 3ème, qui étaient apparemment les plus actifs. M. Adam et Mme Cathy y étaient avec eux. Arrivèrent au fur et à mesure le troupeau de 6ème accompagné de Logan, Abigail et M. Côme, puis les 5èmes, et les autres professeurs. Les 4ème arrivèrent en derniers. Les quelques amis que j'avais parmi eux me sourirent, et, dans le tas, constatais-je surprise, Benoît Brendan. M. Côme prit la parole.

    - Bonjour à tous et à toute. Comme vous l'avez sûrement remarqué, nos chers explorateur sont de retour. Je laisse la parole à leur chef d'expédition pour tous vous raconter.

    Il s'effaça, et laissa Casey parler. Il leur raconta tout, du bus à Montréal, en passant par le Drak et l'avion. Enfin, il dit sobrement que la Troisième Maison nous avait bien accueillis, mais qu'elle avait refusé de nous porté de l’aide. Tous étaient très déprimés. Alors, Mme Estelle leurs dévoila le plan de bataille

    "Il n'y croient pas. 22 professeur contre une armée de Draks, plus moi... Nous allons tous mourir. Pour moi." pensais-je.

    Je pris une grande inspiration, me répétant le plan dans la tête. Je savais parfaitement ce que je devais faire. Pendant que Mme Anne distribuais des arcs à chaque bon tireur, je me mis a vagabonder dans les couloirs. J’avais tant aimé cette vie, celle où nous ne devions que nous préoccuper que de nos notes, des moyennes, des garçons… Celle où j’étais Elyse Nobiles. Je sentis Nout arriver avant de la voire. Elle portait une tunique bleu nuit, une longue ceinture noire et un pantalon de même couleur. Elle me sourit tristement en me voyant, tandis que j’avisais l’arc qu’elle tenait dans sa main.

    - Ils ont dit qu’il était temps, Isis. Le temps de la guerre.

    Je vis ses yeux briller, mais je compris vite qu’elle pleurait un peu.

    - Si tu meures… Je ne sais pas ce que je vais faire. Isis… Tu es comme une sœur pour moi… Tu es ma sœur.

    Je vins me frotter à elle.

    -Toi aussi tu es ma sœur, Nout. Je ne vous abandonnerais pas. Jamais.

    Elle me prit dans ses bras.

    -Merci, Isis. Merci pour tout.

    Elle me lâcha, je lui sourit. Elle sortis une petite fiole de sa tunique, rempli d'un liquide blanc.

    - C'est une bactérie mangeuse de chaire. Trempe tes griffes dedans, ça tuera plus vite ceux que tu griffe pas. Ça n'agis que sur les plaie ouvertes et saignantes.

    Elle déboucha la fiole et me la présenta. Je trempai soigneusement mes 18 griffes dedans.

    - Merci.

    - De rien. 

    Elle m'embrassa sur la tête.

    - Isis... Essaye de ne pas mourir.

    - Je ferais attention.

    - A tout à l'heure.

    -A tout à l’heure, Nout.

    J'allai dans la cour de récréation. Je passai le champ de force et pénétrai dans la cour des primaires. Je me mis au milieu du terrain de Handball/Football. Je perçu une certaine agitation dans le bâtiment au dessus de la cantine. Bientôt. Puis, je perçu le signal. Alors, prise d'une inspiration soudaine, j'hurlai de toutes mes forces :

    - Onyx ! Obsidienne ! Sortez de votre cachette ! Je me rends !

    Alors apparurent devant moi trois silhouettes noires. 

    - Ravie de voir que tu as fais le bon choix, fis une voix de femme.

    J’essayai de la regarder dans les yeux. Je pris une autre inspiration.

     

    - A L'ATTAQUE !!!! fis-je en me jetant sur la femme en noire.


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