• Mon premier souvenir, c'est de l'eau. Je suis dans les bras d'une belle femme, à la peau brune et aux cheveux bouclés noirs. 

    - Tu t'es réveillée, petite miraculée ? glousse-t-elle.

    Comment est-ce que je parvient à me rappeler de ça, sachant que j'ai seulement un jour ? Je ne sais pas.

    Je naquis a peu près en -2500 avant JC. Je sais que j'ai grandis dans un univers fabuleux, au fond des océans, dans une grotte sous-marine. Dans mes souvenirs, je respirais, alors elle n'était pas pleine d'eau. Elle était vaste, avec un bassin qui donnait sur les abîmes. Je vivais avec Nérina, celle que je considérais comme ma mère. Nérina avait tout d'une déesse. Quand j'écoutais les sirènes chanter sa beauté à elle, leur reine, j'entendais leurs légendes : Nérina serait la fille de l'Eau, le premier élément. A vrai dire, ça ne m'aurait pas étonner : Nérina semblait être... liquide. Quand elle bougeait, on aurait dit les vagues à la surface du bassin, quand elle se mettait en colère, sa voix était pareil au grondement des tempêtes, et quand elle riait, son sourire était aussi éclatant que l'écume que me rapportait les sirènes lorsque je m'ennuyais.

    Les sirènes et Nérina m'appelais Sinéad-Sterenn. C'était donc mon nom. Un jour, je demandai à Océane, une des sirène qui s'occupait de moi pendant l'absence de Nérina, ce que voulait dire mon prénom.

    - Je sais que beaucoup de prénom on une signification particulière, me répondis-elle. Je sais que celui de notre Reine veut dire "fille de l'Eau". Mais je ne sais pas ce que veut dire le tient...

    Alors, j’interrogeai Nérina quand elle revint. J'avais 8 ans, elle s'assit sur son rocher, au milieu du bassin, et me prit sur sa belle queue de sirène aux reflets turquoises. 

    - Ma chère et tendre, il faut que tu comprenne quelque chose, m'expliqua-t-elle. Je ne suis pas ta mère, et tu ne fait pas partie de la race des créatures marines. Vois-tu, à ta naissance, ton père, un homme cruel à et violent à voulu te tuer. Alors, profitant que ta mère s'était endormie, il te prit dans ses bras, et te jeta du haut d'une falaise. Ce qu'il ne savait pas, c'est que en bas de cette falaise coulait un ruisseau tumultueux. Protégée par l'Eau, tu suivis le cour du ruisseau, qui devint rivière, puis fleuve, et enfin mer. Puis, l'Eau te guida jusqu’à moi. Je sus, en te prenant dans mes bras, que c'était bien le Premier Élément qui t'avais envoyé à moi, et que je devais prendre soin de toi. Ton nom, signifie "Gracieuse-Etoile" dans la langue de ta mère.

    - De quelle race suis-je, alors ? demandais-je.

    - Tu est une créature terrestre. Tu es une humaine.

    Je m'endormie bercée par cette promesse : j'appartenais à une univers, je n'étais pas seule au monde.

    * * *

    Je grandis, et un jour, Nérina m'annonça que j'avais 19 ans, et que c'était un âge pour retourner sur terre. Avec Écume et Océane, les deux autre sirènes qui s'occupaient de moi, elle me donna cinq colliers de coquillages blanc, en disant qu'ils me protégeraient des dangers de l'océan, et un collier de coquillage jaune, me permettant de respirer sous l'eau. Je plongeai hors de la grotte, et, accompagnées des trois sirènes, je nageai jusqu'à un rivage fait de sable blond.

    - Bienvenu sur terre, ma chérie, me dit Nérina. Ici, tu n'es plus sous ma protection. Tu vas devoir survivre seule.

    - Où est le village de ma mère ? demandais-je.

    - Loin, très loin vers le Nord, traverse des montagnes, et suis un cour d'eau qui te semblera familier. Ne t'inquiète pas. L'Eau sera là pour te guider.

    Je restai dubitative. De si maigres renseignements pour trouver un village perdu dans la montagne ? Mais je dis adieu aux trois sirènes, et je me mit en route. En route vers mon village. Vers ma mère. Vers mon destin.

     

    J'étais loin de me douter qu'il durerait pour l'éternité. 


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