• A cette époque, je voyageais autour des îles bretonnes. Je fis halte en Carmélite, où j'y rencontrais le roi actuel, l'âgé et vigoureux Léodagan. Nous nous prîmes d'amitié, et je décidai de rester sur cette région. Léodagan était marié, et avais déjà beaucoup d'enfant. Sa première fille, Isolde, entre tous, me prenait pour une menace : elle avait peur que je remplace sa mère dans le royaume. Au contraire, au bout de trois ans passé là bas, Léodagan m'adopta officiellement. Là, ce fut tous ses enfants qui me tombèrent dessus : j'était l'étrangère, l'inconnue. Seuls deux étaient gentil avec moi, Yvain et Aénor, les petits derniers. J'avais révélé mon secret d'Immortalité à Léodagan, mais je ne voulais pas faire pareil avec ses enfants. Alors, petit à petit, je commença à gagner leur confiance... Seule Isolde continua à me détester. Un jour, il nous parvint une rumeur : le fils perdu d'Uther Pendragon était de retour au royaume de Logres avec pour objectif de rallier tous les peuples de Bretagne, et d'éliminer toutes les menaces actuelle, soit les romains et le Roi Claudas, de la terre déserte. Les fils de Léodagan gloussèrent, mais pas mon nouveau père.

    - Je pense que les rumeurs disent vrai, me confia-t-il un jour. Et là, il faudrait pouvoir lier une alliance avec ce petit gars...

    - Il faut qu'une de tes filles l'épouse, fis-je alors.

    - Oui, je pensais à Isolde. Histoire de l'éloignée de la maison ! plaisanta-t-il.

     Mais il fut bientôt dit que dès que le fils Pendragon arriverait en Carmélide, Isolde devra le séduire. Ses récits héroïques nous parvenaient de plus en plus souvent, avec de moins en moins d'écart : le petit roi approchait. Puis, un jour,  les bataille furent sous nos murailles. Léodagan allait partir au combat quand je fus interruption dans sa chambre :

    - Père, laisse-moi y aller à ta place ! suppliais-je. Je sais me battre, et je suis douée que toi !

    Leodagan aurait pu être vexé, mais essuya ma supplication d'un geste :

    - Non ! Je veux faire honneur à ma famille moi-même !

    - Non, Léo, insistais-je, je suis immortelle, et toi pas ! Laisse-moi enfiler ton armure, et personne ne saura que ce n'est pas toi.

    - Non, s'obstina le vieil homme.

    Je soupirai.

    - Alors, je viendrai à coté de toi. Et tu restera près de moi !

    Léodagan avait donné un grade de Général à chacun de ses fils... tout comme à moi. Ainsi, il était de notoriété publique que le fille adoptive de Léodagan combattait avec ses frères. Là, le roi me sourit.

    - Je suis d'accord, fit-il. Prend ton armure, ma générale ! 

    Quelques minutes plus tard, nous étions tous les deux aux portes du châteaux, sur nos chevaux, à la tête de l'armée. Nous lançâmes l'attaque contre Claudas, avec le jeune roi Pendragon. Durant le combat, je ne lâchais pas mon père du regard. J'en avais eu si peu dans ma vie, hors de question que je perde celui-là ! Puis, à un moment, je me retrouvai dos à dos avec un guerrier de l'armée du petit roi. Mon cheval, une belle jument noire que Léodagan avait nommé "Éternité" quand il me l'avait offerte, je l'avais laisser partir au début de la bataille, sautant au sol, mais je savais qu'elle me rejoindrais dès que je sifflerais. Nous combattions ensemble, mon nouveau compagnon d'arme et moi. Puis, il n'y eu plus d'ennemis. Ils étaient tous morts, ou fuyaient dans la forêt. Je sifflai mon cheval, qui arriva au galop. D'un mouvement , je lui montai dessus.

    - Où vas-tu ? me demanda mon compagnon d'arme.

    - Je les poursuis, répondis-je. tu as un cheval.

    - Il est à l'autre bout du champs de bataille, me répondit-il.

    Comme il avait un casque, je ne pouvais voir son visage, comme il ne pouvait voir le mien à cause de mon casque. Mais si il avait un cheval, c'est qu'il était noble, et à sa voix, je devinais qu'il était jeune. Je lui tendis mon avant-bras, qu'il agrippa. Aussitôt, je le hissai sur Éternité.

    - Tu as de la force, constata-t-il.

    - Accroche-toi ! fis-je.

    Éternité partie au grand galop. 

    - Mon cheval est là bas, fit le jeune homme en me montrant un cheval blanc, qu'un jeune garçon tenait à la longe. Quand nous passâmes à coté de son cheval, mon cavalier sauta d’Éternité à son cheval. 

    - Allons-y ! fit-il en talonnant son cheval.

    Je pris la tête de notre petit cortège de deux. Nous galopions à la recherche d'un groupe de cinq hommes armés, à cheval. Soudain, il y eu un sifflement, et une lance me rentra dans le corps. J'avais dressé Éternité à ce qu'elle ne réagisse pas dans ces situations. Non, je m'inquiétais plus pour le jeune homme derrière. Nous arrivâmes dans une petite clairière où coulait un ruisseau. Aucune trace des fugitifs. Je poussai un jurons, et entrepris d'enlever la lance de mon corps. Mon compagnon arriva, et fit le même constat.

    - Ne les cherchez plus, fit soudain une voix dans les feuillages. 

    Nous nous retournâmes, et le jeune homme se détendit. Un autre jeune homme sortis des broussailles pour se tourner vers lui.

    -  Où sont-ils ? demanda mon compagnon.

    - La forêt est dense. Et joueuse. Elle ne les laissera pas repartir vivant, répondit l'autre homme.

    Il était incroyablement beau.

    - Et Claudas ? demandais-je.

    J'avais réussi à enlever la lance, et je l'avais mise à terre. Le bel homme se tourna vers moi, et sourit de toute ses dents, d'une joie pure :

    - Ah, mes visions ont eu raisons ! fit-il d'une voix plus chantante. Ne t'inquiète pas pour Claudas, vous le retrouverez en temps voulus. 

    Il fit une pause pour nous regarder tous les deux.

    - Rentrez au château. Fêtez votre victoire. On se reverra.

    Puis, il s'effaça dans les arbres.

    - tu le connais ? fit-je vers mon compagnon.

    Il me regardait de haut en bas.

    - C'est impossible, murmura-t-il. J'ai vu la lance te transpercer...

    - Oh, fit-je légèrement, elle m'a à peine entailler la peau. Excuse-moi, mais je suis attendue au château... Au plaisir de te re-croiser ! lançais-je avant que piquer des deux et de partir sur le chemin du château.

    Le bel homme était forcément un magicien. Quand je rentrai au château, Léodagan m'attendait près du pont-levis, le visage soucieux.

    - Je suis là, ne t'inquiète pas, fit-je en arrivant. Je vais me laver.

    Je laissai Éternité aux palefreniers, et montai rapidement à ma chambre où un bassin d'eau chaude m'attendais déjà. Je me lavais rapidement, séchait mes longs cheveux blond, et mis une longue robe rouge ornée d'or. Puis, je descendis là où les chevaliers de la bataille se lavaient. Il était de notre devoir à nous, femmes du château, de veiller à leur bien être. Et, bien sur, j'espérais croiser mon nouveau compagnon d'arme. Quand j'entrai dans la salle, je repérai immédiatement Isolde, sa mère, Dame Melissande, et les autres filles de Léodagan qui circulaient entre les bassines. Il y avait aussi quelques dames de la noblesse bretonne. Bien sur, plusieurs guerrier se retournèrent sur mon passage. Je me dirigeai vers Dame Melissande pour la saluer comme j'avais pris coutume de le faire. Melissande était aussi vieille de Léodagan, et elle m'appréciait, à défaut de sa fille aînée.

    - Que puis-je faire pour être utile ? demandais-je avec une petite révérence.

    Elle me désigna cinq bassin ou se prélassait cinq chevalier.

    - Là bas, il n'y a personne, fit-elle.

    J'hochai la tête, et me dirigeai vers les cinq chevaliers.

    - Bien le bonsoir, messires, fis-je en m'inclinant à moitié. Puis-je faire quoi que ce soit pour vous ?

    Celui du centre s'exclama :

    - Bien sur, demoiselle ! Racontez-nous ce royaume !

    Je lui souris, et pris un siège.

    - Et bien ce royaume est dirigé par Sir Léodagan, mais vous devez déjà le savoir. Il est marié à Dame Melissande, et ils ont de nombreux enfants.

    - Connaissez-vous les généraux de Sir Léodagan ?

    Cette voix. C'était lui. Je me tournai vers le deuxième, un bel homme aux yeux sombres et aux cheveux mi-long bruns. Mon compagnon d'arme. Il était beau garçon.

    - Léodagan à donner les postes de généraux à ses fils, répondis-je.

    - Et vous les connaissez ?

    Je lui sourit.

    - Bien sur. Je suis moi-même une fille de Léodagan.

    Ils me sourirent en retour, puis mon compagnon d'arme me dit :

    - Cette après midi, j'ai combattu avec un de vos frères. Il était fort et brave au combat. Il était blond, savez-vous lequel c'est ?

    J'eu un petit sourire moqueur.

    - Mon frère cadet, Yvain, est habile et courageux au combat. Il est châtain clair. Peu-être est-ce lui...

    Tandis que je parlais, je m’étais levée pour remettre de l'eau chaude dans leurs baquets.

    - Nous aimerions le rencontrer, fit le quatrième soldat. Ils pourrait être une bonne recrue pour notre armée...

    - Vous pourrez le rencontrer lors du banquet, répondis-je. Seigneurs, je me demandais... Où est votre roi ? Le roi Pendragon ?

    Ils se sourirent entre eux, complices.

    - Le roi préfère voyager incognito, me répondis le premier chevalier.

    J'hochai la tête. Dommage pour Isolde.

    -Quel est votre nom, belle princesse ? fit mon compagnon d’arme.

    - Je me nomme Guenièvre, répondis-je gentiment. Et vous, nobles seigneurs ?

    - Je me nomme Bohort, fit le troisième chevalier. Ici, voici Perceval, Caradoc et Keu. Et, à notre centre, Arthur.

    Arthur. C'était le nom de mon compagnon d'arme. Le temps du de la baignade toucha à sa fin, je laissai les chevaliers se rhabiller. Je rejoignis la salle de banquet, et m'assit à la place des généraux, à la gauche de Léodagan, entre lui et Yvain. A coté d'Yvain, nos trois autres frères. A la droite de Léodagan, Melissande, puis Isolde, et les autres filles de Léodagan. Les chevaliers arrivèrent, et s'assirent à la table en face de nous. Léodagan se leva, son verre à la main.

    - Chevaliers, dit-il, où est votre roi ?

    Keu se leva :

    - Sir, notre roi est là, parmi nous. Mais il ne veut pas être reconnu. Il dit qu'il à le même mérite que ses chevaliers, et qu'il ne veut pas être au dessus d'eux.

    Nous sourîmes tous à cette réponse, et Keu se rassit. Léodagan haussa les épaule, et leva son verre.

    - Seigneurs, Dames, Chevaliers, fit-il, ce soir je lève mon verre. Je le lève pour le roi Pendragon, qui es apparemment près de nous. Je le lève pour ses chevaliers qui se sont battus comme des lions. Je le lève à mes soldat, qui se sont vaillamment défendu; mais, surtout, je le lève à mes meilleurs Généraux. Ils font, tous les cinq, ma fierté, et ce, tous les jours.

    Léodagan se tourna vers nous, et nous lui sourîmes.

    - Aussi, rajouta-t-il, je veux que vous vous leviez, pour que les chevaliers du roi Pendragon prennent conscience de la bravoure des gens d'ici...

    Nos trois frères se levèrent. Je prit la main d'Yvain, et nous nous levâmes ensemble. Les chevaliers ouvrirent leurs yeux d'étonnement, particulièrement Arthur, Bohort, Caradoc, Keu et Perceval, qui ne me soupçonnaient pas Générale. Mais les nobles de Carmélide nous applaudirent à grand renfort de cri. Le sourire aux lèvres, nous levâmes tous les cinq notre verres. Puis, nous nous rassîmes. le silence revint, tandis qu'Arthur se levait. Il se tourna vers Léodagan, et lui sourit.

    - Ô grand roi de Carmélide, fit-il, je suis heureux. Vous nous avez prouvez aujourd'hui que vous étiez de notre coté, et que vos soldats...

    Il s'interrompis en tendit son verre vers moi.

    - Et soldate font partis des plus loyaux et courageux du royaume de Logres. C'est pourquoi, moi...

    Il nous sourit, et reprit :

    - Moi, Arthur Pendragon, fils d'Uther Pendragon, roi du Royaume de Logres, je lève mon verre pour vous ! A la Carmélide !

    - A la Carmélide ! clamèrent tous ses chevaliers à sa suite.

    J'éclatai de rire. Ainsi, mon compagnon d'arme et le petit roi n'étaient qu'une seule et même personne ! Léodagan sourit à ce petit roi, et leva lui aussi son verre :

    - Au Royaume de Logres !

    - Au Royaume de Logres ! clamais-je en même temps que les autres nobles. 

    Nous nous rassîmes et commençâmes à manger. Arthur ne me quittait pas des yeux et me faisait parfois quelques sourires, auxquels je répondait moi-même par des œillades malicieuses. Le banquet continua jusqu'à tard dans la nuit. Etant Immortelle, je ne ressentait pas l'ivresse, ni la fatigue, aussi je restais toujours le plus longtemps possible aux banquets. Les nobles se retiraient petit à petit. Vint un moment où il ne restait dans la salle plus que quelques chevaliers d'Arthur, ce dernier, Bohort, Keu, Caradoc, Perceval, quelques soldat de Léodagan, des nobles totalement saouls qui roulaient sous les tables, Isolde et moi. Je voyais bien qu'Isolde essayai de séduire Arthur, même si elle tombait de fatigue. Nous nous étions tous réunis autour d'une table, et Arthur racontait les exploits de ses chevaliers. A chaque aventure, Isolde faisait des commentaires comme "Quelle bravoure !" ou encore "Magnifique !", mais personne ne faisait attention à elle. Au contraire, c'était vers moi qu'Arthur jetai des petits regard aux moments critiques de ses récits. Puis, Isolde céda : elle rentra dans sa chambre.

    - J'ai qu'elle ne nous lâcherais jamais ! s'exclama Keu dès qu'elle fut partie. Quelle sangsue !

    - Keu, fit Arthur, nous sommes dans le château de son père...

    - Ne vous inquiétez pas, sir, répondis-je. Nous sommes plus d'un à la trouver insupportable.

    Keu sourit franchement. Au fil de la soirée, j'avais plus ou moins cadrer les caractères de mes cinq chevaliers. Keu parlait fort, et disait tout ce qui lui passait par la tête. Caradoc était bon vivant, appréciant la bonne chair. Perceval était poli et réservé, très savant. Bohort était un vrai gentleman en apparence... Mais profitait toujours du manque d'attention pour discrètement regarder les dames. Quand à Arthur... Il était gentil et attentionné, s'inquiétant plusieurs fois du confort de ma chaise ou de ma fatigue. D'après ses soldats, il était aussi brave au combat. Plus tôt dans la soirée, je lui avais présenter Yvain, et Arthur avait eu l'air de l'apprécier.

    - Et vous, Dame, vous n'êtes pas trop fatiguée ? fit Bohort.

    Je gloussai :

    - Ma présence vous embête à ce point, seigneur ?

    Il prit un air malicieux et allait répondre quand Arthur le coupa :

    - Bien sur que non, nous nous inquiétons pour vous, c'est tout. Vous avec vaillamment combattue, et devez être fatiguée...

    Je souris.

    - Pas plus que vous, seigneurs.

    Je me levai.

    - Mais je vais vous laissez. N'hésitez pas à me demander si vous avez des soucis...

    Puis, après les avoir salués, je sortis de la pièce. En fermant la porte, je vis Perceval taper l'arrière de la tête de Bohort pour l'empêcher de suivre mon passage du regard sous les regards amusés des autres.


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