• - Alléluia, ils sont vivants ! fit la voix, lointaine, de Juliette.

    - Plus pour longtemps !!! rugit, toujours aussi lointaine, celle de Jack. Je vais les tuer, les étriper, leur arracher la tête...

    J'ouvris les yeux. Paul, pour une raison de discrétion, probablement, nous avait fait apparaître au plein milieu du village. Notez l'ironie. 

    - Bravo, alors là, la discrétion c'est mort ! fit Nout en regardant le jeune Àlainn.

    - Désolé, tu n'avais qu'à avoir ce pouvoir, et tu aurais pris les commande !

    - Houston on a un problème, fit-je ironiquement en montrant du doigt le Conseil, Zoëy et tous les parents de mes compagnons arriver en courants. 

    Il y eu même un petit éclair. Waouh. Côme était vraiment en colère.

    Un petit groupe, dans lequel je reconnu Naomie, Eric, Eléonor, Nogait, Juliette et Osìn se précipita vers nous et nous atteignit avant le Conseil.

    - Vous avez réussi ! Vous avez survécut ! s'écria Naomie en me sautant au cou.

    - On a eu très peur quand huit heure fut passé ! nous dit Juliette.

    - Peter Edmond William Mattew ! rugit soudain la voix d'Amélia Mattew, la mère adoptive de Peter. 

    Le groupe des parents nous rejoignit en hurlant à tue-tête toutes sortes de questions :

    - Où étiez-vous ?!

    - Vous serez tous privés de sorties jusqu’à nouvel ordre !!!

    - Bande de jeunes abrutis !!!

    - Thomas et Keïko ! Vous allez m'entendre !

    - Hélène ! Tu es complètement inconsciente !!!

    - On peut vous expliquer calmement, sinon, fit ironiquement Naïm, mais sa proposition fut noyé sous tous les cris.

    - Sileeeennnceee !!! hurla soudain Jules. Silence, silence, silence !!!

    Tout le monde se tut, choqués. Jules se tourna vers nous, et nous examinas chacun avec attention.

    Puis, son regard croisa le mien. Et là, son visage s'ouvrit en un large sourire :

    - Bien joué Isis ! Tu m'étonneras toujours !

    Toute la tension relâcher, j'éclatai de rire, suivit de peu par le reste de mon groupe.

    - C'est tout ce que tu as a dire ?! crisa Jack en forçant le passage pour s'approcher d'Hélène. 

    - Oui. Le Conseil était au courant.

    La phrase, lâcher au milieu de cette cacophonie naissante eut au moins le mérite de tous nous faire taire.

    - Par-don ? fit Zoëy en se tournant vers Jules, une envie de meurtre dans les yeux.

    - Le Conseil était au courant. Peu être pas dans son intégrité, mais Casey et moi savions, et approuvions cette mission.

    - Vous... approuviez ? fit une nouvelle fois Zoëy.

    Si sa voix était calme, elle n'en était pas moins terrifiante. En effet, j'aurais presque préférer qu'elle hurle. Mais là, elle semblait juste sur le point de tous nous tuer.

    - Oui. 

    - Je pense qu'on a besoin de se calmer, fit soudain Esther. Et de discuter. À la mairie.

    Aussitôt dit, aussitôt fait : notre petit groupe assis dans la salle de réunion de la mairie, avec le Conseil, Zoëy, Arunima qui nous examinait pour être sure que nous n'étions ni blessés ni empoissonnés, Esther, mon père, Jean, les parents de Peter, ceux d'Aglaé, la mère de Paul, Côme, Emily et Sebastian. Une bonne petite troupe.

    - Comment tu t'est- fait ça ? demanda Arunima quand je lui montrais ma blessure.

    - Flèche dans le gras, plaisantais-je. 

    - Et c'est quoi cette pommade ? fit la guérisseuse, suspicieuse. 

    Je lui tendit le pot.

    - Un cadeau.

    - Bon, maintenant que nous sommes tous calmés, fit Jules tandis que la jeune Medicus me soignait, racontez-nous avec précisions ce qui s'est passé.

    Alors Nout se chargea de tout : la missive, la constitution de l'équipe, le voyage, l'intrusion, le vol, la sortie... Puis, elle nous jeta un regard inquisiteur.

    "Elle se demande si on leur parle de Shaïnesse." fit la voix de Thomas dans nos esprits.

    "Shaïnesse ?" fit Aglaé, aussi surprise que nous.

    Thomas haussa les épaules :

    "Comme on sait pas comment l’appeler..."

    Va pour Shaïnesse, pensais-je. Ok, on leur en parle.

    Nout repris son discours, racontant comment une mystérieuse inconnue, fraîchement renommée Shaïnesse. A la fin, Zoëy semblait perdue dans ses pensées :

    - Vous n'avez pas vu son visage ? Pas du tout ?

    - On sait que c'est une femme à la peau très blanche, répondit Naïm, donc elle n'est pas africaine.

    - Elle a sous-entendue que vos connaissiez son visage et son nom, fit remarqué Côme, un peu plus calmer. Elle vous disait quelque chose ?

    - Rien, répondit Aglaé.

    - Peau très blanche ? demanda à nouveau Zoëy, perdue dans ses pensées.

    - A quoi penses-tu ? fit Arunima, intriguée.

    - Je connais une vieille légende africaine, venant du Kilimandjaro. Elle mettait en scène une déesse à la peau très blanche, qui apparaissait quand on avait besoin d'elle. Mungu-Mweupe. On dit qu'elle est la déesse de la magie.

    Nout retroussa son nez.

    - Je préfère Shaïnesse que Mungu-Mweupe, fit-elle en une tentative pour nous faire rire.

    - Les deux sont imprononçable, gloussa Thomas avec un regard complice vers Nout.

    - Donc notre sauveuse serai... Une déesse ? demanda Naïm, incrédule. Ça existe ?

    - Tant qu'il y a des personnes pour croire en eux, les dieux et déesses existent, affirma Zoëy. Mais de là à paraître en chair et en os...

    - Je l'ai touché, confirmais-je. 

    - Alors ce n'est pas une déesse. Les dieux et déesses sont comparables à des "esprits" : ils peuvent avoir des pouvoirs, mais ne sont pas physiquement réels. 

    Je me perdis dans mes pensées tandis que les questions-réponses continuaient autour de moi. Shaïnesse nous avait bien dit à ma mère et moi de tout révéler au sujet de Thomas... Mais fallait-il vraiment le faire ? Oui, probablement. Mais, d'abord, j'avais une question à poser.

    - Zoëy, fis-je en surprenant tout le monde, quand on a brouillé quelqu'un, peut-on le "débrouiller" ? Lui rendre ses souvenirs ?

    Ma mère se crispa, mais Zoëy resta stoïque.

    - Oui. C'est même très facile, répondit-elle platement.

    - Pourquoi tu demandes ça ? demanda Jules.

    Je me tournai imperceptiblement vers ma mère.

    - Pour tendre une perche, soufflais-je.

    Personne ne compris ce que je venait de dire. Sauf, bien sur, ma mère. D'ailleurs, elle se redressa :

    - Je pense que cette conversation à asser duré. Les enfants doivent être fatigués. Mais avant de tous vous relâcher, j'aimerai abordé un nouveau sujet avec vous.

    Elle fit un geste de main, et la porte de la salle s'ouvrit. Derrière elle, tous nos frères et sœurs.

    - Casey, Logan, Sofia, Lila, Julien, Lise, Tâm, Sasha, entrez. Les autre, venez, si vous voulez.

    Mes frères s'avancèrent, curieux, et ils furent suivit par Hyna, Eléonor, Eric, Nogait, Naomie, Juliette, Osìn, Sasha, Tâm, Sofia, Mary... et Benoît, qui me regardai. Je lui fis un petit sourire rassurant, et il se détendit. Ils étaient suivis de tous les héritiers du Conseil.

    - Dame Zoëy, s'il vous plaît, souffla ma mère, "débrouillez" mon mari.

    Zoëy hocha la tête. Le temps du secret était révolu. Elle s'approcha doucement de Jack :

    - Sir Nobiles, si vous permettez... 

    Elle effleura rapidement ses tempes, et Jack sursauta d'un coup. Il écarta sa chaise de la table et de Zoëy. Je vis ses traits se crisper, puis se teinter d'incompréhension.

    - Vous... ? fit-il, sidéré, à la dame du Machu-Picchu.

    - Mais... fit Casey senior, je ne comprend pas. Si Dame Zoëy a "débrouillé", comme vous dîtes, mon fils, ça veux dire... Qu'elle l'avait déjà brouillé ?

    Jack se leva, et se dirigea vers Hélène. Elle lui prit les mains, et les embrassa.

    - Tu savais ? demanda-t-il.

    - Elle n'a jamais réussi à me brouiller, répondit ma mère.

    - De quoi on parle, là, exactement ? chuchota Lila, le moins discrète possible.

    - Patience, tu comprendra, lui dis-je.

    Mon père me regarda, surpris.

    - Aglaé, Peter et Esther savent aussi, l'informai-je.

    Aglaé et Peter se détendit immédiatement, sous les regards curieux de son entourage.

    "Tu es sûre que c'est le bon moment ?" me demanda mon amie.

    C'est ce que nous a dit Shaïnesse, pensais-je.

    "Tout va bien se passer.", me rassura-t-elle.

    J’espérais, du moins.

    - Comme beaucoup d'entre vous le savez, lors de ma seconde grossesse... J'avais des jumeaux.

    On y était. Après cette discussion, j'allais avoir un nouveau frère.

    Thomas et Keïko se figèrent. Ils devaient commencer à faire des liens entre toutes ces histoires.

    - Mais l’aîné, le garçon, est mort à la naissance, n'est-ce pas ? fit Côme, ne voyant pas très bien où nous voulions en venir.

    Hélène prit une grande inspiration, et gigota sur sa chaise.

    - Non. Dame Zoëy est venu le chercher.

    Tout le monde fut choqué. De petites exclamations jaillirent d'un peu partout. Voyant que ma mère hésitait, je décidai de prendre les choses en mains.

    - Thomas, fis-je d'une voix douce, tu me l'a dit toi même : tous les élèves de la Deuxième Maison sont enlevés de chez leurs parents à la naissance.

    Petit à petit, le visage de Thomas se décomposait au fur et à mesure qu'il assemblait les pièces du puzzle.

    - Tu m'as aussi dit que les pouvoirs viennent de la où nous naissons... Donc tu est né en Europe.

    Les uns après les autres, tout le monde assembla les pièces, et plusieurs regards commençaient à faire la navette en Hélène, Jack, Zoëy et Thomas.

    - Vous voulez dire que... commença Nout avant de suffoquer.

    Peter lui frictionna le dos, et ne pus s’empêcher de me lancer un regard amusé :

    "Tu sais très bien surprendre tout le monde, Isis. Je ne sais pas si c'est une qualité..." me transmit-il.

    Contentes-toi de faire respirer ma sœur, pensais-je, tout aussi amusée, pendant que je continuais a voix orale :

    - Et tu m'a si souvent dit que tu aimerai un jour rencontré ta vraie famille...

    Thomas était aussi pâle qu'un linge. Aglaé lui prit la main, et poursuivit :

    - Quand nous t'avons rencontrer, Isis et moi avons remarquer que tu ressemblais à Nout... Que tu avais le même genre de mémoire que Casey... Et que ton caractère était semblable à ceux d'Isis et de Logan...

    Thomas se leva d'un bond, les yeux fixés sur Hélène et Jack, qui se levèrent plus lentement.

    Le silence était pesant.

    - Alors... commença Keïko... Thomas Nobiles, hein ? Joli nom de famille, au passage.

    Mais malgré son ton taquin, je voyais qu'elle regardait Thomas avec inquiétude.

    Hélène s'approcha alors de son fils, suivit de Jack. Elle lui tendis faiblement la main...

    Une nouveau silence pesant flotta entre nous tous...

    Nout était en totale incompréhension...

    Casey et Logan n'en croyait pas leurs yeux...

    Et Thomas prit délicatement la main de notre mère.

    Aussitôt, des larmes se mirent à couler sur leurs joues, et ils s'attirèrent en une étreinte. Jack les enveloppa tous les deux de ses bras, et ils sanglotèrent ensemble.

    Je me levai discrètement pour rejoindre Nout, Casey et Logan. Ils regardaient la scène, les yeux pleins de larmes.

    Je prit Casey et Logan par les épaules, et demandais-je, moqueuse :

    - Aloooors, qui c'est qui partage la chambre ?


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