• Nous nous brossions les dents en silence. Jean et ses fils étaient allés dormir chez Esther et Casey, tandis que Sophia et les trois cousins restaient chez nous.

    - Donc... je vais devenir Télépathe ? demanda finalement Lila en nettoyant sa brosse à dent.

    - Et moi Sermones... fit pensivement Julien.

    - Vous avez de la chance, on sera là pour vous accompagner et vous aider à développer votre pouvoir, commenta Nout. Elyse et Logan on dut y arriver tous seuls... Comme tous les autres villageois jusqu'à maintenant.

    Nous avions aménagés les chambres, de sorte à ce que Julien dorme avec Logan, Lila avec Nout et moi, et Lise et Sophia dans la chambre de Casey.

    - Et... ça va faire mal ? s'inquiéta Julien.

    - Pour toi, non.

    Après le brossage de dents, nous nous rendîmes dans notre chambre à Nout, Lila et moi pour discutez un peu. 

    - Pour les Sermones, comme pour la plupart des pouvoirs, la transition se fait discrètement, et peu s'en rende compte. Du jour au lendemain, tu vas commencer à pouvoir parler toutes les langues que tu entends, expliqua Nout.

    - Pour la télépathie, c'est différent, fit Logan en se jetant sur un de mes poufs, que nous avions remontés.

    - Pourquoi ? demanda Lila.

    - Ça va commencer par te faire un peu mal à la tête. Des migraines, expliquais-je à mon tour. Puis, ça va se débloquer soi même, et là, toutes les pensées des gens autour de toi affluerons vers toi. Tu pourras tout entendre, comme si toutes les personne autour de toi criaient ce qu'ils pensaient. Il faudra que tu apprenne rapidement à les bloquer. 

    - Comment ? fit ma cousine.

    - Chacun à sa propre technique. Tu pourra t’entraîner avec Nout, Aglaé et moi, le mieux est de le faire en comité réduit, mais avec un Télépathe, répondis-je. 

    "Je ne suis plus Télépathe", pensais-je aussitôt. Et cette pensée laissa une petite aigreur dans mon esprit. Lila se laissa retomber sur son lit de fortune.

    - Comment tu as fait, toi ? Il ne devait y avoir personne pour t'aider, tout comme vous le faîtes pour Juju et moi...

    - En plus tu as dit que tu avais développer asser tôt ta télépathie, non ?

    - Oui. Les pouvoirs se déclenchent généralement vers les 8, 9 ans, répondit Logan. Moi, je l'ai déclencher à 9 ans, presque 10, Casey à 8 ans, et Isis à 5 ans.

    - Selon les livres de pratique de la magie, il est plutôt courant que des pouvoirs plus puissants que d'autres se déclenche plus tôt, avança Nout.

    - Donc tu es plus puissant que Logan et Casey ? demanda Julien.

    - Étais, corrigeais-je. J'ai perdu mes pouvoirs.

    Ma petite intervention fit planer un blanc sur l'assemblée.

    - Euh, en gros, Casey est Motus, c'est à dire qu'il peut ressentir les émotions, fit Nout, brisant le silence. Donc, oui, c'est un pouvoir moins puissant que la Télépathie. Par contre, il est plus puissant que les Prohibere, d'une certaine manière : les Motus ressentent absolument toutes les émotions, il faut qu'ils soient très solide pour contrôler ce pouvoir. Les Prohibere, comme Logan, ont moins besoin d'être forts que les Motus, mais quand même assez. C'est un peu compliquer à expliquer mais en gros, c'est ça.

    - Boh, je suppose qu'on va comprendre petit à petit qu'on déclenche nos pouvoirs. On reste ici pour la semaine, on rate l'école. chez nous.

    - La chance, commenta Logan. Bah vous serez seuls la plus part du temps, nous on sera à l'école.

    - Par contre, Casey rentre à la maison pour la semaine et le weekend prochain, nous annonça Nout.

    - Et Jean et les autres cousins restent aussi ? m'étonnais-je. Ça va être trop bien !

    - En fait, Maman préfère qu'on reste avec des Télépathes et tout ça pour nous aider à mieux contrôler nos pouvoirs avant de rentrer... nous expliqua Julien.

    - Lise elle sera quoi ? demanda Lila.

    - Oracle, je crois. Elle non plus ce ne sera pas douloureux, elle va juste se mettre à avoir des visions, leur expliquais-je.

    Nout s'était assise sur son lit, à coté de Julien. Moi, j'était à moitié avachie sur mon lit, dos au mur. Logan s'était fait un siège sur le pouf, et Lila changeai tout le temps de position sur son lit. On toqua discrètement à la porte.

    - Oui ,chuchotais-je, comme par réflexe.

    - Hey les grands, il est temps d'aller dormis, fit Hélène, dont la tête apparu derrière la porte.

    Logan et Julien nous quittèrent, et nous nous mîmes au lit.

    - Nout ? chuchota Lila. C'est vrai que tu as un pouvoir qui n’existe pas ? Je n'ai pas tout compris...

    J'éteignis la lampe, et me laissa envelopper par la noirceur de la chambre.

    - Ce n'est pas vraiment un pouvoir, c'est plutôt... Une aptitude, répondis ma sœur. Je peux faire apparaître ce que je veux, quand je veux, où je veux. Je n'ai pas de pouvoir.

    Quand elle dit cette phrase, je sentis sa voix trembler. Maintenant, je savais ce que ça faisait de ne pas avoir de pouvoir, et je la plaignais de vivre ça tous les jours.

    - Oh, fit Lila. Mais pourquoi ? Isis à bien déclencher sa Métamorphe, pourquoi toi tu n'en à pas.

    - Probablement pour la même raisons que les animaux n'en n'ont pas non plus, répondit Nout. Je n'en sais rien. La Pierre à peu être juste vu mon âme de chat...

    Un autre petit silence plana.

    - Ton copain, fit finalement Lila, il est mignon. J'aime bien sa cicatrice.

    Je gloussai. Même quand le monde était chamboulé, certaines personnes ne changeraient jamais.

    - Merci, fit Nout, et je devinai à sa voix qu'elle souriait.

    - Comment il se l'ai faites ? demanda notre cousine.

    Aussitôt, des images me revinrent en mémoires.

    "Isis, je n'arrive pas à trouver Nout !"

    Des flammes tout autour de Peter.

    Des ruines fumantes.

    Une salle remplie de brûlés, tous plus ou moins en danger.

    Des enterrements au temps radieux, mais des visages pleins de larmes. Le mien. Celui des autres. Des cercueils dont les noms était marqué dessus.

    Mathias. Meilleur ami d'Oshìn, un de mes amis.

    Lucy. Zita. Mélyne. Trois 3ème qui nous faisait rire.

    Daniel. Etyenne. Deux garçon de 3ème.

     Fabian. Un garçon de 4ème.

    August. Un des deux jumeaux, on étaient presque voisins.

    William. Clémence. Simon. Des 6èmes.

    Summer. Une fille de mon âge, pas très proche.

    Mme Nadia. Mme Anne. M. Jérôme. Trois profs.

    Estella. Gloria. Deux de mes meilleures amies.  

    Des noms que j'avais appris par cœur. Pas forcément volontairement, mais qui étaient gravés en moi. 

    - Tu te souvient de l'incendie à la fin de l'année dernière, chuchota Nout, la gorge serrée, me tirant de mes souvenirs.

    - Oui, souffla Lila.

    - Une poutre allait me tomber dessus. Peter m'a pousser. La poutre lui est tombé dessus. D'où sa cicatrice, murmura ma sœur.

    - Oh. Désolée, fit Lila après un petit silence.

    - Je pense... je pense qu'il est temps de dormir, chuchotais-je à mon tour.

    - Attendez ! J'ai une dernière question, fit Lila. On nous a dit que l'incendie était accidentel. Mais il a un liens avec vos méchant, là, les... les Darks ?

    - Draks, corrigeais-je. Et oui. Ils ont fait cramer l'école. Et tant d'autre chose.

    - Pourquoi ? Pourquoi ils font ça ? demanda notre cousine.

    - Leur chef est Onyx, dit Nout. Il n'aime pas que quelqu'un soit plus puissant que lui. Donc, il n'aime pas Isis. En plus, Isis à tué son épouse. Il la déteste donc encore plus fort. Notre village lui résiste, comme les quatre autres Maisons. il veut devenir le maître incontesté du monde.

    - Pourquoi ?

    - Je ne sais pas, avoua Nout.

    -Oh. Dommage.

    Là. Il fallait que je le dise. J'avais appris des choses quand j'étais la prisonnière de Durk. 

    - Moi, je sais... soufflais-je.

    J'obtint toute l'attention des deux filles.

    - Onyx trouve que nous n'aurions jamais dû cacher nos pouvoirs au monde. Il pense que notre monde est divisé, donc fragile. Il veut en prendre le commandement pour qu'il devienne plus fort. Il ne veut plus de misère, plus d'orphelin, plus de maladie... Et il est persuadé que si tout le monde lui obéissait, le monde serait meilleur.

    - Waouh, je n'avais jamais eu cette version de l'histoire, dit Nout. Comment tu sais ?

    Je lui jetai un regard gêné.

    - C'est ce qu'on m'a raconté quand j'était prisonnière.

    - Je ne comprend pas, fit Lila. Les idées d'Onyx sont bonnes, non ? Il veut le bien de tous. Alors pourquoi se battre contre lui ?

    Je soupirai :

    - Pour plusieurs raisons. Si, à la base, Onyx voulait le bien de beaucoup de gens, il ne s'y prend pas bien pour accomplir ce qu'il veut. Il fait disparaître ceux qui ne sont pas d'accord avec lui. Tout comme ceux qui sont asser puissants pour le contester. 

    - En effet, continua Nout, si ses idées sont bonnes, ce sont ses manières qui ne le sont pas. Prenons un exemple qu'on connait tous : le communisme en Russie. L'idée à la base était bonne : tout partagé, qu'on soit tous égaux. Pourtant, c'est parti en dictature. C'est exactement la même chose. Un monde sous le gouvernement d'Onyx ne serait pas un monde libre : personne n'aurait le droit de le contester.

    - J'ai aussi remarqué, intervins-je, que tous les Draks recueillis enfants par Onyx sont élevés dans l'idée que tant que nous serons cachés du monde, nous seront faibles et en danger. Pour presque chaque membre des Draks, on organise un mensonges pour les incités à suivre Onyx.

    - Ah ouais, dur... murmura Lila.

    - Pourtant, si les Draks n'avaient pas attaqués notre école, je ne suis pas sûre qu'on soit tous de cet avis, souligna Nout. Nous n'aimons pas les Draks parce qu'ils nous ont attaqués, et fait souffrir. Pourtant, si ils étaient arrivés tout sourire, nous proposant de l'aide pour notre communauté magique, nous aurions surement accepter. Il est très facile de faire basculer quelqu'un d'ignorant dans son camp. Alors il ne faut pas totalement blâmer les Draks. Même si certains de leurs crimes sont horrible, certains Draks sont peu être bon, et pensent qu'ils font le meilleur pour le monde... Si ils ont étés élevés dans l'idée que les Draks sont bons et nécessaires au monde, ils ne se rendes pas compte que ce qu'il font est mauvais.

    Je réfléchis à ses paroles. Un autre souvenir me revint.

     

    - Nous ne sommes pas ennemis, Isis.

    Je me retourna vers Durk. Il m'observait de son unique œil noir, dans lequel semblait danser un incendie. D'un mouvement d'épaule, je fis tomber sa veste et la lui rendis.

    - Si, nous sommes ennemis. Ennemis mortels.

    Il sourit, et remis sa veste.

    - Dans ce cas, pourquoi tu ne m'attaques pas ?

    Je ne dit rien. Il sourit.

    - J'avais raison. Tu veux détester les Draks, car c'est ce qu'ils t'on appris. Mais, tu vient de te rendre compte que nous ne sommes pas les monstres que l'ont t'as décris. Et ça te perturbe. Jamais tu n'as été aussi faible. Tu nous déteste pour ça. Nous te rendons faible par notre vérité.

     

    En effet, Nout avait émis l'hypothèse que c'était au Drak que l'on avait menti. Et si... Et si, comme Durk avait voulu me faire comprendre, ce n'était pas qu'aux Draks qu'on mentait. Peu être que leur philosophie contenait un morceau de vérité, et la notre une pars de mensonge...

    Je secouai la tête. Non, je ne devais pas pensé ainsi. Les Draks avaient tués des êtres qui m'étaient chers. Ils avaient menacés ma famille. Ils étaient mauvais.

    - Nous devrions dormir, répétais-je.

    - Oui, acquiesça Nout. Bonne nuit.

    - Bonne nuit, répondis Lila en se roulant dans sa couverture.

    Bientôt, ses légers ronflements et sa respiration apaisée nous parvinrent. Depuis quand n'étions plus capables de nous endormirent aussi tranquillement ? 

    - Isis ? chuchota la voix de Nout dans l'obscurité.

    - Oui ? répondis-je sur le même ton.

    - Je trouve que ça fait longtemps que les Draks n'ont pas attaqués. Est-ce qu'ils... préparent un coup ?

    Cette idée me glaça le sang.

    - Je ne sais pas. 

    Il y eu un petit silence. Puis, Nout repris la parole.

    - Peter... Il fait tout son possible. Il essaye de nous prévenir dès qu'un coup est préparer. Mais d'après lui, c'est plus à Mary qu'Onyx donne les informations. Et Peter et elle se son un peu éloignés depuis l'incendie.

    - Attend... Tu voudrais dire que...

    - Oui.

    Là, ma Flèche Noire se débattit profondément en moi, m'arrachant un gémissement silencieux.

    - Peter pense... Que Mary était au courant pour l'incendie, souffla ma sœur. Mais je t'en supplie, je lui ai promis de ne rien dire à personne, mais je ne pouvais pas te le cacher... 

    Quelque chose me revint en mémoire :

    - Elle était introuvable avant l'attaque de la fête de la descende des Alpages. Est-ce qu'elle était au courant ? 

    - Je ne sais pas. Mais Peter à peur. Il a peur de ce en quoi Onyx transforme sa sœur. 

    - Pourquoi Onyx parle-t-il plus à Mary ? demandais-je.

    - Il a peu être peur que Peter nous raconte tout...

    - Mais Mary est en couple avec Victor ! ripostais-je. Et Victor nous raconterais tout !

    - Peu être, mais Victor n'est pas au courant de la filiation de Peter et Mary. Elle veut peu être le préserver.

    - C'est vrai. 

    Je réfléchissais à toute vitesse.

    - Et comment Peter pourrais regagner la confiance d'Onyx ?

    - Je ne sais pas. Peu être en rompant avec moi... Ou en accomplissant une mission importante qui va dans le sens des Draks.

    - Dans tous les cas, concluais-je, c'est impossible.

     Je sentis l'obscurité habituellement chaleureuse de notre chambre fondre sur moi pour tenté de m'étouffer.

    - Hey, Isis... fit une nouvelle fois Nout.

    - Oui ? répondis-je.

    - Pour tes pouvoirs, hésita-t-elle... 

    - Oui ? répétais-je.

    - Je ferais n'importe quoi pour te les rendre.

    Cet aveu me réchauffa le cœur, et fit disparaître mon sentiment d'enfermement.

    - Tu fait déjà beaucoup, ma sœur... lui promis-je.

    J'entendit soudain que Nout faisait discrètement voler son lit par Spiritus vers le mien. Elle le posa près du mien, et vint chercher ma main dans mes couvertures.

    - Je suis là pour toi, ok ? de dit-elle. Tu as une idée, je te suis.

    Je serrai sa main dans la mienne.

    - Pense quand même à me dire quand je fait des bêtisé, ironisais-je.

    - Promis.

     

    Nous nous endormîmes sur cette promesse, main dans la main. Et j'eus la certitude que, malgré tout, plus rien ne saurait briser nos liens.


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