•  - J'adore votre village, nous affirma Keïko.

    Nous étions en train de monter en haut du jardin botanique, avec Thomas et Keïko.

    - C'est cool que Dame Zoëy ai donner sa permission pour vous libérés, fit Peter.

    Il marchait aux cotés de Nout.

    - Ben oui, si on veut découvrir le village, vaut mieux le faire avec ses habitants, dit Aglaé.

    Je souris. Thomas et Aglaé marchaient cote à cote, et, parfois, leur mains se frôlaient, même si ils faisaient mine que ce n'était pas exprès. À ces moment là, Keïko et moi échangions des regards complices, et Nout et Peter souriaient. Enfin, nous arrivâmes en haut du jardin. La vue était magnifique, on voyait notre maison, l'église, la mairie, le village tout entier, et ses montagnes.

    - Waouh, fit Keïko. C'est magnifique.

    - J'adore ce village, fit Thomas. J'aimerai tellement y vivre... 

    Aglaé, Peter et moi nous lancions un regard gêné. Personne ne s'en aperçu.

    - La Deuxième Maison dois être bien, aussi, fit remarquer Nout.

    - Oui, c'est sur, acquiesça Keïko. On y apprend à vivre en communauté, à compter les uns sur les autres, à tisser des liens, à faire confiance à la magie... Mais elle a aussi des défauts : on ne connaîtra le nom de nos parents qu'a nos 15 ans, et on ne pourra les voir qu'a 18, et eux ne savent pas qu'on existe... Et puis, on n'a pas de noms de famille : nous sommes Keïko de la Deuxième Maison, Thomas de la Deuxième Maison...

    - Mais au bout d'un moment, fit-je, il doit y avoir pleins de Thomas, de Lisa ou encore d'Hugo, non ? Tant de gens, avec si peu de prénom différents, on dois si perde un peu ?

    - Eh bien pas tant que ça, me répondis Thomas. C'est peu être que Wiraqucha sélectionne les prénoms à ne pas ressortir avant 60, voir 70 ans... En tout cas, on n'a pas eu ce problème.

    Nous restâmes silencieux un moment. Puis, finalement, Nout proposa :

    - Ça vous dirai de venir boire un verre à la maison ? 

    Keïko et Thomas se regardèrent, tandis que Aglaé et Peter acquiescèrent en souriant.

    - Seulement si on ne vous dérange pas, fit alors Keïko.

    - Papa et maman sont encore au travail, et Logan est au collège. Il n'y a personne à la maison, vous ne risquez pas de déranger beaucoup ! plaisantais-je.

    - Alors avec plaisir ! s'exclama Thomas. 

    Nous redescendîmes du jardin. En remontant vers la maison, nous croisâmes Gab, Orion et les trois soeurs Kristall, Cristal et Crystal.

    - Salut ! miaula Nout. Oh, Geb, Crystal, félicitation ! J'ai hâte de voir les petits chatons !

    - Merci, ronronna Crystal.

    Je ne savais pas ce qui me surpris le plus, de son ronronnement (je ne l'avais jamais entendue ronronné) ou son ventre qui commençait déjà à s'arrondir.

    - Il doit y en avoir plusieurs, commentais-je. Je ne pensais pas que ton ventre serais aussi arrondi aussi vite...

    Peter, Aglaé, Thomas et Keïko suivaient l'échange sans comprendre : ils ne parlaient pas le chat !

    - Il y en a au moins trois, fit Kristall. C'est toujours comme ça avec les portées félines. 

    - Eh bien n'hésite pas à venir à la maison si tu as faim ou froid, fit Nout.

    - Ne t'inquiète pas, cousine, répondis Geb. Je veille sur elle.

    Nous repartîmes vers la maison, et Peter caressa Orion, qui nous suivis.

    - C'est notre "seconde famille", à Isis et moi, expliqua Nout a Thomas et Keïko. Geb est notre cousin, Crystal sa compagne, Orion notre ami, et les deux autres siamoises les sœurs de Crystal.

    Devant la maison, je sortis ma clef, mais quelque chose clochait. Je poussai la porte... Elle était ouverte. Nous nous figeâmes tous.

    "Ne faîtes aucun bruit." fit Aglaé à tous le monde.

    Je regardai Nout. Elle hocha imperceptiblement la tête.

    Clac !

    D'un commun accord, nous claquâmes des doigts, et nos épées doubles apparurent. Nout fit un signe discret, et entra dans la maison, moi sur ses talons. Des voix nous parvenaient du premier étages. On les entendaient, mais on ne comprenais pas.

    "Calmez vous." fit Peter. "Il y a Esther."

    Nous nous détendîmes : un sondage télépathique ne ratais jamais.

    - Est ? fit-je.

    Il y eu un petit silence, puis la voix rassurante de notre grand-mère retentit :

    - C'est Isis. Venez.

    Elle descendit les escaliers, pour nous trouvez en position défensive, avec nos armes.

    - A qui parlais-tu ? demanda Nout.

    - Elyse ? fit soudain une nouvelle voix.

    Cette voix, je la reconnu tout de suite.

    - Sophia ? m'étonnais-je en voyant une petite femme aux cheveux brun-roux descendre les escalier.

    Derrière elle, ses trois enfants, Lise, Lila et Julien. Mes cousins. Tous quatre marquèrent un temps d'arrêt.

    - Oh, désoler, fit Sophia. Isis. Je m'attendait à ce que ce soit Elyse... enfin, Nout, qui parle.

    - Que faîtes-vous là ? s'étonna Nout.

    - Vos parents ne vous ont pas dit ? fit Esther. Après la... Déclaration, Casey et moi avons invités nos deux autres enfants pour leur dire... Un peu tout, en fait.

    - Et... demanda Peter, c'est déjà fait ?

    - Non, répondis Esther. Nous attendons Jean et sa famille.

    J'hochais la tête. Sophia et Jean étaient les enfants d'Esther et de Casey, la sœur et le frère de mon père. Je remarquai l'absence de Luc, le conjoint de Sophia.

    - Luc n'est pas là ? demandais-je.

    - Non, fit Esther. Ce que nous allons leur dire concerne uniquement ceux qui ont un sang Nobiles. De ce fait, Tom ne viendra pas non plus.

    Tom. Le mari de Jean. Mes frères et moi, nous avions été élevés dans ce climat d'égalité des sexes, et d'ouverture d'esprit. De ce fait, Logan et moi avions beaucoup de mal avec les homophobes. Casey, à ce sujet, respectait chaque points de vue, même si il n'aimait pas le manque de respect envers les homosexuels. Logan et moi, c'était plus absolu. Je reportai mon attention sur ce qui se passait dans la pièce.

    - Donc tu leur a expliquer pour Isis et moi, disait Nout, mais pas pour le reste ?

    - Maman nous a mit au courant pour un peu tout, expliqua Sophia, mais sans les détails. Et nous attendons mes deux frères pour avoir des explications.

    - D'ailleurs, je ne comprend pas que Papa soit mis à part, fit Lise.

    Ma cousine avait l'âge de Logan, les yeux et les cheveux noisettes, avec des taches de rousseurs. Elle n'était pas très grande, avec un petit visage de souris.

    - Parce que votre père n'est pas un Nobiles, répondis encore une fois Esther. La magie ne coule pas dans son sang. Nous mettons au courant que notre famille. Sinon, ça pourrait se propager, et on ne sait comment les gens pourraient réagir.

    Un petit silence s'en suivit.

    - Nout, Isis, vous nous présentez vos amis ? fit Julien en regardant Thomas, Peter et Keïko.

    Julien avait notre âge, à Nout et moi. Grand, les cheveux brun-blond, un peu enrobé, il était généralement hilarant.

    - Vous connaissez déjà Aglaé, fit-je. Voici Peter, notre nouveau voisin et le petit copain de Nout...

    - Puis Keïko et Thomas, de la Deuxième Maison, termina Nout.

    Alors seulement, je vis Esther regarder Thomas. J'avais oublié qu'Esther savait. Elle l'observait, voyant nettement en son visage les traits de sa belle-fille et de sa petite-fille. Et un peu des siens. Puis, Esther se tourna vers moi. Un regard suffisait. Elle savait que je savais. Et vice-versa.

    - Bien, Sophia, je vais rentrer. Tu veux venir ? 

    - Moi aussi ! exigea Lise. 

    Après nous avoir salués, les trois femmes partirent. 

    - Qui veut quoi ? demanda Aglaé en parlant de boisson.

    Aussitôt les commandes volèrent.

    - Vous voulez boire quelque chose ? demandais-je à mes cousins.

    Julien avait un an de plus que nous, et Lila était de la même année. Ils déclinèrent mon offre.

    - C'est très bizarre de te parler, on aurait plus tendance à parler à El... Nout, mais c'est toi qui possède la voix d'Elyse. 

    J'éclatai de rire pendant que tout le monde se mettait à l'aise dans le salon.

    - Oui, c'est très perturbant, acquiesçais-je.

    - Même nous on s'y est perdus au début, intervint Aglaé en revenant avec les boissons des uns et des autres.

     - Puis on s'y est fait, continua Nout. Bien sur, j'ai du apprendre à d'abord me comporter comme Elyse pour ne pas éveiller les soupçons...

    - Puis elle s'est forgé son propre caractère, gloussais-je.

    Julien m'observa un peu plus attentivement.

    - Toi aussi, me dit-il, tu as changé : tu n'es plus la même qu'avant. Tu as pris... je sais pas, de l'assurance, peu être.

    - C'est sur, elle a changer depuis l'époque d'avant, acquiesça Aglaé.

    Soudain, un bruit de pneus sur le béton me fit dresser l'oreille. J'eus un petit sourire : tous mes sens félins ne m'avaient pas quittés.

    - Jean arrive, le prévint-je.

    Julien se leva d'un bond, ravi de revoir son parrain. 

    - On va peu être rentré, fit Peter en finissant sa tasse.

    - Oui, renchérit Aglaé, on va vous laisser en famille. 

    Nos quatre amis se levèrent. Je jetais un rapide coup d’œil à l'horloge de la cuisine : 16h25.

    - Je vais raccompagné Keïko et Thomas au collège, dis-je, comme ça je rentrerais avec papa et Logan. Nout... je peux te laisser la charge de la famille ? Ils seront peu être mieux en te voyant toi, tu es un visage familier, après tout...

    Nout hocha la tête. Nous sortîmes tous. En effet, Jean et ses trois fils descendaient de leur voiture. Peter, après un rapide baiser à Nout, rentra chez lui. Aglaé, Thomas, Keïko et moi partîmes vers le collège, laissant à Nout, Julien et Lila le son d'accueillir nos invités.

    - Elle a l'air trop bien ta famille, me dit Thomas à mi-chemin.

    Je lui offrit un sourire gêné, ne sachant comment répondre. Aglaé, elle, eut aussi un sourire crispé. 

    - Eh, détendez-vous, rigola notre ami, je ne voulait pas vous gêné ! moi aussi j'ai ma famille !

    Il prit Keïko sous le bras.

    - Ah ma sœur chérie, plaisanta-t-il, nous n'avons besoin que de nous deux...

    Keïko et lui éclatèrent de rire.

    - Tu parle, je doute que tu puisse te contenter juste de moi, fit moqueusement Keïko avec un clin d’œil à Aglaé.

    Les deux tourtereaux rougirent, et ce furent à Keïko et moi d'éclater de rire.

    - Et toi, Isis, riposta immédiatement Thomas, un petit copain ?

    - Pas encore, le renseigna Aglaé en gloussant, mais un beau mec lui tourne autour...

    - Vraiment ? fit Keïko, se rangeant dans le camp adverse. C'est qui ?

    - Vous ne l'avez peu être pas encore vu, fit Aglaé avec un regard moqueur en ma direction, il s'appelle Benoît et c'est un des meilleur ami d'Isis !

    Je ne faisais que pouffer dans mes mains, ne trouvant pas le souffle pour rétablir la vérité.

    - On est pas en couple, corrigeais-je en reprenant mon souffle.

    Nous étions arrivés au niveau de la maison d'Aglaé. Cette dernière s'arrêta et roula des yeux.

    - Bien sur...

    Puis, elle s'adressa à Keïko et Thomas en faisant mine de chuchoter :

    - Certains refuse de voir ce qui leur crèvent les yeux !

    Mais elle le clama bien fort, et ce fut à moi de lever les yeux au ciel.

    - Bon, Thomas, Keïko, on y va ! fit-je.

    -Bye bye, nous fit Aglaé en rentrant chez elle.

    Nous continuâmes ensemble notre chemin, et nous arrivâmes enfin devant le collège. La cloche avait surement déjà sonner, car des collégiens sortaient déjà. Je vis Logan avec Digory et Diane. Thomas, Keïko et moi nous dirigeâmes vers eux.

    - Salut ! fit-je à Diane en lui faisant la bise. Ça c'est bien passer aujourd'hui ?

    - Oui et toi ? demanda Diane en saluant Keïko et Thomas. Vous êtes de la Deuxième Maison ? Enchantée, je suis Diane, je suis en troisième. J'ai fait partie du premier voyage.

    - Thomas, répondit mon grand frère.

    - Keïko, se présenta la japonaise.

    - Voici mon frère Logan, leur fis-je.

    - Isis ! fit soudain une voix reconnaissable entre toutes. 

    Benoît et Carla s'approchaient de nous. Depuis "l'incident" de la Flèche Noire, je ne me sentait pas très à l'aise avec Carla. Elle me dévisageai souvent, et pas avec un regard gentil.

    - Salut, fit-je. La journée c'est bien passée ?

    - Très long, nous confia Benoît. Ah Isis, je t'envie de finir tôt le lundi ! 

     Il vit les membres de la Deuxième Maison.

    - Oh, bonjour, je suis Benoît. Vous êtes de la Deuxième Maison ?

    Thomas et Keïko me lancèrent un regard malicieux, et se présentèrent. 

    - Et vous ? demanda Keïko à Carla.

    - Carla Brendan, fit la jeune fille. Je suis la cousine de Benoît.

    - Bon, fit Thomas, on va vous laissez, faut qu'on retrouve notre groupe. Au revoir Isis !

    Il me fit la bise, et salua le reste du groupe d'un geste de main. Keïko nous sourit, et le suivit. David vint chercher Diane et Digory, et Logan, Carla, Benoît et moi restâmes en attendant Jack. Il arriva enfin.

    - Quel comité ! commenta-t-il.

    - Sophia, Jean et les cousins sont arrivés, le prévint-je.

    - Qu'est-ce qu'ils font là ? s'étonna Logan.

    - Papa t'expliquera. Il faut y aller. 

    Nous rentrâmes à la maison, accompagné par Benoit et Carla, qui nous quittèrent pour rejoindre la bijouterie de leur famille. Puis, nous atteignîmes la maison.

    - C'est nous ! s'exclama Jack en entrant en premier.

    Nout avait rempli son rôle d'hôtesse, et tout le monde était confortablement assis dans le salon. Esther, Sophia et Lise étaient revenues, accompagnées de Casey.

    Mon grand-frère, lui, n'assisterait pas à la réunion.

    - Salut Jack, fit Jean en se levant pour lui serrer la main.

    Mon père lui rendit son salut, et déposa un petit baiser sur le front de Sophia. Je savais que les trois s'appréciaient, et que Jack était l'aîné, donc qu'il se sentait responsable envers ses cadets. Il les aimait tous deux fortement.

    - Hélène s'excuse, elle a une réunion pour son travail ce soir. Elle ne sera donc pas là, fit mon père.

    Il s'assit à coté de son propre père, et Logan, Nout et moi nous assîmes sur des poufs que Nout avait descendu de l'étage.

    Les trois fils de Jean nous dévisageaient. L'aîné, Naïm, avait dans les 21 ans. Il avait la peau chocolatée, et de beaux yeux verts émeraudes. Etant l'aînée des cousin, tout le monde l'adorait. Il était originaire d'Algérie, et Jean et Tom l'avait adopté quand il avait deux ans.

    Le cadet, Tâm, avait 18 ans. Il était vietnamien, avait les cheveux noirs, la peau jaune et les yeux bridés de son pays. Ses yeux était noir, mais d'un noir chaleureux. Il avait été adopter âgé de quelques mois, car sa mère était morte à l'accouchement. Il s'entendait très bien avec les deux Casey, et adorait Julien.

    Enfin, le benjamin, Sasha, était russe. Il était de notre génération, à Nout, Lila et moi. Il avait les cheveux blond, presque blancs, les yeux translucides, et la peau aussi blanche que la neige en hiver.

    Les trois garçons n'étaient pas frères de sang, mais de cœur, car ils avaient été élevés ensemble, dans les mêmes conditions et les même règles. Ils étaient également nos cousins au même titre que lise, Julien et Lila.

    - Bon, commença mon père. Logan ne sait pas ce que tout le monde fait ici, mais je suppose que Casey et Est vous ont expliqués, à vous autres.

    - Sans les détails, acquiesça Sophia.

    - Quoi ? chuchota Logan.

    Je me tournai vers lui.

    - On fait la seconde Annonce. Niveau Nobiles.

    - Ooh, comprit-il. Ok, merci Isis. Vas-y papa.

    - Donc, poursuivis notre père, on va d'abord commencer par le commencement. Voici Nout (il désigna ma sœur...) et Isis (... puis moi). Elyse... comment dire... s'est divisée en deux. Son corps est revenu à Nout, et son esprit à Isis.

    - Donc en gros, celle qui à les souvenirs de nos jeux est Isis ? demanda Julien.

    - Oui et non, commença Nout. Isis à certes les souvenirs, mais j'y ai aussi accès.

    - Donc quand on t'a appelée "Elyse" en arrivant, ce n'était pas ton nom ? intervint Naïm.

    - Oui. Mais, pas d'inquiétude, j'ai l'habitude qu'on se trompe au début.

    - En parlant de début, Cas, fit Jean à son père, vous ne voudriez pas commencer par les pouvoirs ? Après on verra pour l'histoire des... jumelles.

    Nout me jeta un coup d’œil taquin, et me glissa discrètement :

    - Chère sœur, prépare toi à une looooongue soirée.


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