• Thomas, Peter, Agla, où êtes vous ? pensais-je en ouvrant mon esprit.

    "Toi !!! Ne nous refais plus jamais ça ! Tu ira dire toi même à Benoît que tu l'aimes, ne nous laisse pas la charge de rapporter ton cadavre à ton petit ami !!!" hurla Aglaé.

    Oui. C'est bon, je suis vivante. Où êtes vous ?

    Peter me transmit un plan en 3D du bastion, avec une petite étincelle violette pour les signaler.

    Ok. Et moi je suis où ?

    Quelques secondes plus tard, une nouvelle étincelle apparue, dorée. Moi. J'était à trois étages au dessus d'eux, et ils étaient presque à la porte Ouest.

    Vous ne vous êtes pas téléportés ?

    "On a découvert qu'on ne pouvait pas, il doit y avoir un sort qui bloque les Relinquos." me dit Thomas. "Tu veux qu'on vienne te chercher ?"

    J'hésitai. Non, hors de question de les mettre encore plus en danger. Mais avec ma blessure, parcourir tous ce chemin seule pour les retrouver...

    "Tu es blessée ? Une flèche dans le mollet ? On arrive." fit Aglaé en suivant mes pensées.

    Non, ne venez pas ! Ça pourra être dangereux !

    "Le reste du groupe est caché à proximité de la porte. Et, dommage pour toi, on arrive." fit Peter.

    Qui est avec vous ?

    "Moi, Pet, Nout." m'informa Aglaé.

    Ok. Je dois m'avancer pour qu'on puisse se retrouver plus facilement ?

    Une nouvelle étincelle apparue, bleue, à mi chemin entre les deux premières.

    "Oui, essaye d'aller à l'étincelle bleue. Mais, surtout, ne te fait pas remarqué, et ne force pas sur ta blessure." m'ordonna Peter.

    D'accord. 

    J'ouvris prudemment la porte à ma droite, mis ma capuche et quittai la tour de Jason.

    "Qui est Jason ?" demanda Aglaé.

    Un gamin qui m'a aidé à m'échapper. Je t'expliquerais.

    Sur mes garde, je commençai à marcher dans le couloir, suivant le plan mental de Peter. Je faisais comme si j'avais tous les droits d'être là, en essayant de ne pas trop boitiller, et en priant pour que ma cape déchirée ne se voit pas trop. 

    En passant devant une fenêtre, je ne pus m'empêcher de jeter un coup d’œil dehors. Je vis la lune au dessus des dunes, plus basse que lorsque nous étions arrivés. Je me demandai alors depuis combien de temps nous étions là.

    "Il est environ six heures du matin." m'informa la vois de Thomas.

    Pardon ? Nous avions passer huit heures dans cette forteresse ? m'exclamais-je par pensées.

    "C'est ce qu'indique la montre de ta mère, mais nous non plus, nous n'avons pas cette impression. Étrange, non ?"

    Nous sommes dans un bastion plein de Draks. Je suis blessée au milieu d'eux. Et ils nous recherchent tous activement. Je vais essayer de ne pas me préoccuper de l'heure pour l'instant.

    "Ils vont bientôt se rendre compte qu'on est partis..."

    Je mis un moment avant de comprendre qu'il parlait du village.

    Ou pas. Si on se dépêche.

    "Ne te blesse pas plus que tu ne l'est déjà !" répéta Peter.

    Je vis un groupe de quatre Draks qui étaient un peu plus grands que moi s'approcher, et fermai brusquement mon esprit. Je me calmai, il ne fallait pas qu'un Motus me trouve stressée. Je passai près des quatre garçons d'un pas altier, la tête redressée. Deux d'entre eux se retournèrent sur mon passage, mais ils ne m'interpellèrent pas.

    Soudain, une voix que je reconnu tout de suite commença à parler dans le couloir voisin :

    - Vous, fouillez l'aile sud du troisième étage. Vous, l'aile Est du cinquième. Je veux un rapport toutes les trente minutes, ok ? Ils ont volés quelque chose de précieux à Onyx, il n'est pas question de les laissé s'échapper !

    Durk. Durk était là ! Comment allais-je faire pour passer entre tous ces Draks sans me faire remarquer ? Il fallait que je trouve un plan.

    En regardant autour de moi, je vis une enfant tenir deux seaux qui semblaient trop lourd pour elle. Elle en posa un des seau par terre, et partie avec le premier. J'attendis qu'elle se soit un peu éloignée, puis prit le deuxième seau, et me remis à marcher.

    Arrivée à l'intersection des couloirs, je vis que la plupart des Draks étaient partis faire leurs recherches. Restait juste Durk, qui se massait le crane, avec un air fatigué. Sur son visage, une nouvelle cicatrice frôlait son œil droit : c'était moi qui le lui avais faîtes, au Machu-Picchu. 

    Je passais près de lui sans montrer aucun signe de nervosité, essayant d'avoir un pas régulier et délicat. Allait-il me remarquer ? M'interpeller ? Et si il découvrait que j'étais moi, me dénoncerait-il ? Oui, je le pensais.

    J'avais presque atteint un second couloir qui me menait là où je devais retrouver Nout, Agla et Peter.

    - Tu fera attention, ta cape est déchirée, fit soudain la voix de Durk.

    Je me retint de sursauter, et me tournai vers lui. 

    - Ça pourrait te porter préjudice au prochain appel, termina-t-il.

    Il ne m'avais apparemment pas reconnu. 

    - Hum, oui, merci, grognais-je en me durcissant la voix.

    Il se tourna vers moi, et fronça les sourcils.

    - Merci, Général, appuya-t-il.

    - Désolée. Merci, Général, me repris-je, toujours avec ma fausse voix.

    Il me congédia d'un geste, et se détourna. Soulagée, je me forçai pourtant à garder un pas régulier. Puis, quand je fus sûre que personne ne me voyait, je m'arrêtai pour souffler un peu. Ma jambe me faisait très mal.

    Ainsi donc, Durk était devenu Général. Il m'avait confié que c'était ce qui allait se passer à la mort de Sylvénia. Et comme cette dernière était toujours prisonnière, Durk avait dut accéder plus rapidement à son titre. Tant mieux pour lui. Moi, je devais retrouvé mes amis. 

    J'ouvris prudemment mon esprit.

    "Ah, tu es vivante. On commençais à avoir des doutes." railla Peter.

    Où êtes-vous ? demandais-je alors que trois Draks arrivaient dans ma direction.

    Je me redressa, et repris mon seau.

    "On est juste devant toi, les trois capes noires. Je te fait un signe..." fit Aglaé.

    En effet, une main sortie d'une des capes pour me faire un rapide coucou.

    Quel objet j'ai dans les mains ? demandais-je pour être sûre de ne pas foncer dans un groupe de véritables Draks.

    "Un seau."

    La personne du milieu retira rapidement sa capuche, et je vis Peter, avant qu'il ne la remette aussitôt. Je posais le seau par terre, et me dirigeai vers eux. Ils firent volte face, et nous continuâmes le chemin ensemble.

    "Ça va ta jambe ?" demanda Peter.

    Oui.

    "Et toi, ça va ?" insista Aglaé.

    Mieux maintenant que vous êtes là.

    Et c'était vrai. J'étais heureuse de les avoir enfin à mes cotés, de ne plus me savoir seule.

    "On est là, ne t'inquiètes plus. Nout nous fait dire que la prochaine fois que tu nous refais un coup comme ça, on te laisse mourir, puis on te ressuscite, pour te re-tuer après."

    Dîtes-lui que moi aussi, je suis contente de la revoir. Il existe des pouvoirs pour ressusciter les morts ?

    "Non." intervint Thomas. "Voir les morts, oui, mais pas les ressusciter. Oh, et je suis d’accord avec le plan de Nout. Ne nous refait jamais ça, Isis.

    Je vais essayer.

    Nous descendîmes plusieurs volées de marches, guidées par Peter, qui semblait connaître ces couloirs comme sa poche.

    "J'ai "piraté" un esprit de quelqu'un qui les connaissait super bien." me dit-il.

    Ah, ok. 

    "Nous y sommes bientôt." fit Aglaé. "Ça va toujours ?"

    Non. Euh, si si, ça va, je survis.

    Le "non" était sortit tout seul. Mais je pouvais encore faire plusieurs mètre avant de me mettre à hurler de douleur. Parce que ça devenait vraiment insoutenable.

    "Courage." m'encouragea Thomas.

    Je reconnus enfin le couloir qu'il fallait prendre pour aller directement à la porte Ouest. Elle était là, toute proche. Dix mètres. Neuf. Huit...

    - Eh, vous quatre là ! fit soudain une voix haute perchée. Venez ici !

    Nous nous figeâmes, puis nous nous tournâmes lentement vers une grande femme à l'air hautaine.

    - Oui ? demanda Aglaé d'une voix neutre.

    La femme plissa les yeux. Je vis qu'il y avait quelques autre Draks derrière elle.

    - Vos nom, ordonna-t-elle.

    "Agla, tu es Sarah Sandini, Nout, tu es Ossa Ivanov, et toi Isis, tu es Maya Dor." nous transmit rapidement Peter, tandis qu'il déclinai lui-même sa fausse identité :

    - Ales Lumir.

    Nout, Aglaé et moi dîmes à notre tour nos faux noms, sous le regard suspicieux de la grande femme.

     - Vos rangs ! exigea-t-elle.

    - 5, dit Peter, nous intimant à Aglaé et moi de faire pareil.

    - 5, répéta mon amie.

    - 5, dis-je à mon tour.

    - 4, fit Nout sous les consignes de Peter.

    A son nombre, la Drake devant nous eu un petit rictus :

    - Ah oui, la 4 bonne a rien ! Où faîtes-vous les recherches ?

    - On devait inspecté le vieux couloir qui mène à l'ancienne porte Ouest, la renseigna Aglaé, sereine. Ordres directs du Général Durk.

    C'était moi qui lui avait soufflé cette dernière phrase, peut être que ça convaincrait la Drake de nous laisser tranquilles.

    - Ah... Eh bien dépêchez-vous ! nous ordonna la femme.

    Nous fîmes rapidement volte face pour continuer à se diriger là où le reste du groupe était caché.

    - Dommage pour vous que Durk ne s'occupe pas de cet étage, fit soudain la vois devenue glaciale de la Drake.

    - A terre ! hurla Peter en mon faisant tomber, tandis que plusieurs volées de flèche nous passait pas dessus.

    "Naïm !" cria Aglaé par télépathie.

    Presque aussitôt, un petit champ de force faiblard nous sépara des Draks.

    - Courez ! hurla Keïko en surgissant du couloir. 

    Elle leva un main, et un tsunami s'abattit sur nos ennemis.

    Mais moi, cette dernière chute m'avait définitivement clouer au sol. Peter le vit, et passa un de mes bras sur son cou, et il me porta ainsi jusqu'au couloir. Nout et Aglaé couraient a coté de nous, et nous rentrâmes enfin dans la couloir sombre et crasseux.

    Keïko, après une ultime vague, fit volte face, et se mit à courir derrière nous.

    - On bouge ! ordonna Hélène tandis que les Draks se remettaient rapidement de leur douche improvisée.

    Nous commençâmes à courir en évitant les obstacle, mais je ralentissais Peter, ne trouvant plus la force de continuer. Paul s'arrêta près de nous.

    - Donne-la moi ! fit-il à Peter.

    Je passai mon bras libre autour de son cou, et il me souleva pour me porter. Les deux garçons se remirent à courir, moi dans les bras de Paul.

    - Attention ! cria Nout en voyant les Draks pénétrez dans le couloir.

    Une mini vague arrêta net une flèche qui risquai de se figé dans le dos de Paul.

    - Merci Keïko, haleta-t-il, tout en continuant de me porter.

    - Paul, donne moi ma cousine ! fit Naïm en se mettant à notre hauteur.

    Ainsi, je passai dans les bras de mon cousin qui était, il fallait le dire, plus musclé et plus endurant que Paul.

    - Merci, murmurais-je. Et désolée.

    - T'inquiètes pas, ça c'est rien comparé à tout ce qu'on pourrait faire pour toi Sisi.

    Je souris à ce nouveau surnom, et je regrettai une nouvelle fois de ne pas pouvoir transmettre mon énergie à mes camarades.

    Enfin, nous arrivâmes devant la porte, que Thomas ouvrit d'un coup d'épaule, révélant le désert, et le ciel aux couleurs chaudes.

    Puis, juste devant nous, nous tombâmes nez à nez à un troupeau de chevaux sellés. Et, sur un d'entre eux, une fine silhouette, cachée dans une grande cape blanche.

    - Montez ! ordonna-t-elle d'une voix féminine avec un léger accent.

    Une voix que je semblais connaître... En voyant que nous hésitions, elle fit trépigner son cheval roux :

    - Vite ! Ils arrivent.

    - Naïm, vas-y, ordonnais-je.

    Alors, presque sans hésiter, il me posa sur un des chevaux. Après tout, entre une étrangère et les Draks, nous savions vite faire un choix. Et sa cape blanche m'inspirai confiance.

    Suivant mon mouvement, les autres prirent chacun un cheval. Il y en avait un pour tout le monde. Dès que la dernière personne -à savoir Paul- fut installé sur un cheval, l'inconnue talonna le sien, qui partit au triple galop. Les autres chevaux suivirent, et je vis les Draks sortirent du couloir Ouest juste quand nous fûmes hors de porté de leurs flèches.

    Moi qui avait fait de l'équitation quand j'était Elyse, je prit immédiatement une bonne position, malgré ma jambe blessée, mais je ne savais pas ce qu'il en était pour le autres. 

    - Dame Hélène, fit l'inconnue, brouillez nos traces ! 

    Ma mère se retourna légèrement, et fit plusieurs mouvement de bras vers nos arrières. Je vis nos traces disparaître.

    - Ça ne suffira pas ! criais-je pour me faire entendre.

    - Ne vous inquiétez pas, Dame Isis, répondit la femme en tête, elle ne dissimule pas que nos trace, mais aussi notre nuage de sable que nos chevaux soulèvent.

    Sur ce, elle se tut, et nous continuâmes notre chevauchée.


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