• Je montai alors lentement les marches de l'escalier. Digory était assis sur un pouf de la salle principal, entourer de ma famille et de Mme Alice et M. Côme.

    - Fait ce que tu as à faire, Isis. Je ne veux pas être source de danger pour mes proches, dit-il

    - Merci, Digory... murmurais-je en m'approchant. 

    Je lui posai deux doigts sur chaque tempes, et je me concentrai. Je pénétrai sans mal dans l'esprit du CM2, et me mit à fouiller dans ses souvenirs. J'en vit plusieurs qui ne m’intéressais pas, et essaya de ne pas m'y attarder. Soudain, je vis l'image d'Abigail dans un de ses souvenirs précieux. Presque sans le vouloir, j'y jetai un coup d’œil. Là, j'entendis Abigail dire comme si elle le disait devant moi : "Je suis désolée, Dig. Mais j'aime Logan. Pas toi. Je t'aime aussi, tu sais. Mais pas de cette manière.". "D'accord." répondais Digory, une pointe de sanglot dans la voix. "Mais si il te déçoit, sache que je serais toujours là pour toi." Ce à quoi Abigail répondait en détournant la tête : "Merci, Dig...". Stop. Fin du souvenir. Presque triste, je m’arrachai à ce souvenir pour continuer de feuilleter les autres. Je tombai enfin sur celui que je cherchais : son père, sa sœur et lui, dans leur salon, en train de s’entraîner à invoquer des objets. Je remonta légèrement le fil du souvenir pour aller là où David leur apprenait comment faire. Alors, j'enrobais les souvenirs de toute ma magie, et tentai de l'étouffer. Rien. Alors, j'essayai de le faire sortir de Digory. Le souvenir résista un instant, puis me suivit à l’extérieur. J'ouvris brusquement les yeux en entendant un cri étouffer d'Hélène. Une chose pâle et mouvante flottait dans les airs. Quand on regardait bien, on pouvait apercevoir dans le choses David, Diane et Digory.

    - C'est le souvenir ! s'écria Logan.

    - Reculer ! hurla M. Côme en voyant le souvenir se diriger vers nous. 

    Mais, en voulant reculer précipitamment, Logan trébucha, et le souvenir fondit sur lui. Par pur réflexe, Nout vint s'interposer entre lui et notre frère. Alors, le souvenir lui fonça dessus, et rentra dans sa tête. Puis, tout redevins calme. Il y eu un grand silence. 

    - Idiote ! pesta M. Côme. Tu t'es encore plus mise en danger que tu ne l'étais déjà ! 

    - Je préfère que ce soit moi plutôt que Logan ! riposta Nout.

    Je poussais un petit cri en me rendant enfin compte de la situation de Nout. Je savais parfaitement qu'elle était embourbé dans le merde jusqu'au cou.

    - Attendez... murmura Hélène. Que vient-il de se passer ?

    - Il vient de se passer que ta fille à pris le pouvoir de Digory ! Elle a les souvenirs pour manier le Néant !

    - Isis me les enlèvera ! cria Nout contre le vieux principal. Et cette fois, Esther les brûleras !

    Côme se figea.

    - Nous verrons cela demain, fit le principal en faisant volte face. Bonne nuit à tous.

    Et il partis de la maison.

    - Côme à raison, il faut aller dormir, fit Esther.

    - De toute façon, tu es toujours d'accord avec ce que dit Côme, railla Casey l'Ancien.

    Esther lui fit une grimace :

    - C'est à ça que servent les amis.

    Elle repris un peu son sérieux.

    - Je reviendrais demain, fit elle.

    Et elle entraîna son mari à sa suite.

    - Au lit, les filles, fit Hélène à l'attention de Nout et moi. Et vous aussi, Casey et Logan. Cette nuit, essayer de dormir, si c'est la seule chose normale que vous savez faire.

    Elle nous embrassa chacun sur le front, et nous allâmes chacun dans nos chambres. Nout ferma la porte derrière nous, et je fermais les volets. Dehors, la fête battait toujours son plein, et il serais difficile de trouver le sommeil. Nout et moi nous mîmes en pyjamas, et je me glissa sous ma couette. Nout, elle, s'assit sur le lit et contempla ses mains.

    - Tu crois vraiment que je peux faire apparaître ce que je veux ? murmura-elle.

    Je me redressa sur mon lit :

    - Oui, tout ce qui te passe par la tête.

    Elle me regarda avec une légère crainte. 

    - Que voudrais-tu que je t'offre ? me demanda-elle.

    - Tu n'es pas obligé de faire ça, fit-je, même si une image d'un objet irréel venait de ma traverser l'esprit.

    - Tout ce que tu veux, tu me le demande, je te le donne. Pourquoi pas en profité ? Après tout, je perdrais ce pouvoir demain...

    Plus curieuse de voir le résultat qu'autre chose, je transmis l'image qui m'avait traverser l'esprit un peu plus tôt.

    - Tu serais capable de faire ça ? demandais-je. Sinon, ce n'est pas grave, tu sais...

    Mais Nout avait déjà fermer les yeux et son beau visage avait pris une teinte plus grave. Soudain, l'objet apparus entre nous. C'était une sublime épée double, avec un long manche noir en obsidienne entouré de filaments dorés rajouter au manche et une lame argentée à chaque extrémité. Des ambres polis étaient incrustés au centre du manche, et au commencement des lames. L'arme devait faire en tout un peu moins de deux mètres. Juste après, une deuxième semblable apparu, sauf que les ambres avaient été remplacer par des saphirs, et que les filaments dorée étaient bleu nuit.

    - Pour toi ? demandais-je en admirant la deuxième épée.

    Nout la pris à deux mains par le manche et la souleva.

    - Elle est sublime... murmura-elle, sous le charme.

    Moi même, je prit l'épée doré. Un étrange frisson me parcouru. Comme si l'épée respirait entre mes mains...

    - Elle sont sublimes, corrigeais-je.

    Nous restâmes quelques instant là, à les contempler. Puis, Nout planta son regard dans le mien.

    - Je vient de fouiller les souvenirs de Digory, fit-elle. Et la, son père lui apprend à placer un objet dans le Néant, et à l'invoquer comme il veut.

    - Comme des Invocatios ?

    - Non, les Invocatios peuvent invoquer ce qu'ils veulent. Là, la technique consiste à invoquer l'objet avec lequel on est lié.

    Je pénétrai dans sa tête, et regarda le souvenir. Toutes les précisions qu'avaient donné David m'étaient d'une grande utilité. je me concentrai sur l'épée doré, et imaginait qu'un filament d'or nous liais, elle et moi. Ensuite, je me concentrai, suivant les conseils de David, et claque des doigt. Quand j'ouvris les yeux, l'épée avait disparue.

    - C'est énorme ! murmurais-je.

    Je claquai à nouveau des doigts, et elle réapparue. Je refis ça de nombreuse fois, la laissant apparaître, disparaître, apparaître, disparaître. Nout fit de même avec son épée. Nous nous sourîmes. Nous avions un secret commun.

    ***

    La porte sonna vers onze heures. Hélène alla ouvrir, et elle revint avec Côme et Esther.

    - Es-tu prête, ma chérie ? demanda Esther à Nout.

    - Et vous ? riposta ma sœur.

    Notre grand-mère hocha la tête, faisant échappé quelques mèches rousses de son chignon. Malgré son vieil âge, elle était encore sublime, avec ses yeux bleu-glace et ses cheveux roux feu.

    - Oui, souffla ma grand-mère.

    - Isis, à toi l'honneur, dit Côme.

    "Désoler", transmis-je à Nout.

    "Tu sais, ce n'est pas si grave", pensa-elle.

    Alors, j'entourai tout le souvenir de ma force télépathique, et essayai de la faire sortir de ma sœur. Essayai. Car le souvenir ne bougeais pas. Il était ancré trop profondément dans l'esprit de Nout.

    - Il y a une problème ? demanda M. Côme.

    - Je n'y arrive pas... murmurais-je, frustrée.

    - Comment ça ? s'inquiéta Hélène.

    J’essayai une nouvelle fois. Rien.

    - Qu'est-ce qui se passe ? demanda Nout.

    - Il s'est ancré en toi plus profondément que dans l'esprit de Digory... fis-je. Il m'est impossible de l'enlever.

    A vrai dire, j'étais trop contente pour persévérer plus. Nout avait enfin un pouvoir ! Je réessayai une nouvelle fois, même si je savais ce que ça allait donné. Rien.

    - Vraiment impossible, concluais-je. Désoler.

    Côme secoua la tête.

    - Je pense que vous savez tous ce que ça veut dire...

    - Nout est à présent une proie pour les Draks, murmura Esther.

    - Elle l'a toujours été, avançais-je. Tout comme moi.

    - Et nous avons toujours réussi à les sauver toutes les deux, fit ma mère.

    - Pas toujours, déclara Côme en pointant un doigt accusateur sur moi. La preuve est devant vous ! Isis se transforme en Drake !

    Hélène accusa le coup, et s’affala dans les bras de Jack.

    - Monsieur ! criais-je en me mettant entre Côme et ma mère. Je ne vous permet pas !

    Nous nous affrontâmes du regards quelques instant, puis je dis :

    - Et il serait grand temps de questionner Ingrid et Wiraqucha sur ce que fait exactement la Flèche Noire.

    ***

    -  Vous êtes doué quand même, fit Ingrid en lâchant trois gros livres ancien sur la table du salon. Vous avez réussi non seulement à vous mettre les Draks à dos, puis à vous transformer vous même en Drake.

    - Je n'ai pas besoin de vos commentaires méprisants, Dame Ingrid, crachais-je en prenant le premier livre et en l'ouvrant sur mes genoux.

    - Elle a raison, Ingrid, fit Wiraqucha en entrant à la suite de M. Côme dans le salon avec plusieurs papiers et livres sous le bras.

    - Tient, Wiraqucha, quelle surprise, railla Ingrid.

    Le dirigeant de la Deuxième Maison l'ignora royalement en posant ses affaires sur la table.

    - C'est gentil d'être venu nous aider, fit M. Côme. Nous vous en remercions.

    Ingrid et Wiraqucha étaient venu ici en entendant notre requête. C'était des Relinquos qui les avaient amenés.

    - Comment va la reconstruction de l'école, Côme - vous permettez que je vous appelle Côme ? demanda Wiraqucha.

    - Oui, bien sur, ne vous gêner pas. Eh bien, grâce à vos équipes magiques que vous nous avez envoyé, le chantier est presque finis, et l'école pourra rouvrir pour la rentrée.

    Surprise, je relevai mon nez du livre dans lequel j’étais plongé.

    - Des équipes magiques ?

    - Oui, répondis M. Côme. Dame Ingrid et Sir Wiraqucha nous ont donné des équipes magiques pour finir la nouvelles écoles au plus vite.

    - Elle sera comment ? demandais-je.

    Car ça, c'était la grande question. Personne ne savait comment elle allait être, et tout le monde était à la pèche aux détails.

    - On n'était pas censé chercher des choses sur la Flèche Noire ?

    - En parlant de ça, j'ai fait mes propres recherche, et je crois savoir qu'elle est la matière qui transforme Isis en Drake, intervint Ingrid.

    - La matière ? demandais-je.

    - Oui. Je ne sais pas si c'est vraiment ça, mais j'ai trouver un conte qui pourrais nous expliquer ce que fais vraiment la Flèche Noire.

    Elle me tendit un papier où une histoire était rédiger d'une écriture propre et soigné.

     - Il était une fois dans la grande savane africaine, commençais-je. C'est vraiment utile tout ça ?

    - Continue, me gronda Ingrid.

    Je la foudroya du regard, et repris la lecture.

    - Un démon entièrement noir qui possédait un puissant pouvoir, celui d'intensifier tout les défauts d'un homme dans son cœur, et de faire disparaître ses qualité.

    - Et c'est exactement ce qu'est en train de te faire la Flèche Noire, intervint Ingrid. Au début, tu ne ressent que de la douleur. Puis, tu deviendra de moins en moins patiente, et toutes tes qualité s'envoleront, et tous tes défauts deviendront tellement fort que tu ne pourra plus te contrôler.

    - Mais comment c'est possible ? demanda Côme.

    - Continue de lire, Isis, fit Ingrid.

    - Pour le vaincre, il fallait un humain aussi pur qu'un nourrisson, vierge de tous défauts. C'était le cas de Bikira, la fille d'un des chef de clan de l'Afrique. Alors, Bikira prit ses armes et partis combattre le monstre.

    - Je passe les détails du combat, mais en gros, Bikira tua le monstre, et lui prit son cœur. Dessus, il y avait deux veines, une blanche, et une noire. Bikira récolta du sang des deux veines dans deux flacons différents. Le sang venant de la veine noire avait, si elle entrait en contact avec le sang d'un humain, le même pouvoir que le monstre : faire disparaître les qualités, et décupler les défauts. C'est ce avec quoi Onyx asperge les Flèches Noires.

    - Comment ces flacons ce sont retrouvés entre ses mains ?

    - Aucune idée, et ce n'est pas la question, fit Ingrid. Ce qui est intéressant est le fait que le sang venant de la veine blanche peu annulé l'effet de celui de la veine noire si il est prit en deuxième. Vous me suivez ?

    - Je croyais que seul le Cœur des Eléments était le remède ? demandais-je.

    Ingrid soupira.

    - Le Cœur des Eléments est LE remède. Il guérit de tout, et peut donc guérir la Flèche noire. Mais on ne peut pas le réunir, alors il nous reste juste la deuxième veine.

    - Donc tu es en train de nous dire que le remède d'Isis est entre les mains...

    -  D'Onyx, confirma-elle.

    Je m'affalai sur le canapé.

    - Oh génial. Alors le truc c'est soit je me transforme en Drake, soit je vais supplier Onyx à genoux, soit je...

    Soudain, le choix fut clair. Je me redressa.

    - Soit je cambriole Onyx... murmurais-je.

    - Mauvaise, très mauvaise idée, fit Wiraqucha.

    - Et personne ne sait où est le repaire d'Onyx, fit Ingrid en examinant ses ongles.

    - Et même si nous savions, il serait hors de question que tu y aille, intervins Côme.

    - C'est sur que vous préférez que mes qualités disparaissent petit à petit, commençais-je d'un air détaché en m'inspectant les ongles, prenant exemple sur Ingrid, et que mes défauts déjà immense prennent une taille démesurés... Que mon œil gauche noircisse petit à petit... Que je devienne si dangereuse pour mes amis et la sécurité fragile du village qu'il faudrait m'enfermer voir même me... tuer ?

    Wiraqucha et Côme se regardèrent avec hésitation, et Ingrid éclata de rire.

    - Finalement, je crois que je t'adore autant que je te déteste, Isis ! s'écria-elle. Plus machiavélique que toi, ça n’existe pas !

    - Oh, pourtant vous êtes là, vous... fis-je avec ironie. Et il y a aussi Dame Zoey de la Deuxième Maison.

    - Isis ! gronda Côme. Un peu de respect, tout de même !

    - Laissez-la dire, Côme, fit Wiraqucha en m'offrant un léger sourire et un discret clin d’œil. Il faut bien qu'elle se défende.

    - Pas de cette manière là ! Nous sommes censé apprendre le respect à nos élèves.

    - Alors ? Quelle est la solution ? demandais-je.

    Côme me fixa dans les yeux.

    - Tu vas faire une rentrée normale, et nous aviserons.


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